lundi 23 février 2009

Le « Manifeste pour les "produits" de haute nécessité »

Des écrivains antillais, guyanais et réunionnais viennent de publier un « Manifeste pour les "produits" de haute nécessité », disponible ici
J’engage tous les citoyens sincères à lire ce texte magnifique.
Il dit très bien :
« Nous appelons donc à ces utopies où le Politique ne serait pas réduit à la gestion des misères inadmissibles ni à la régulation des sauvageries du " Marché ", mais où il retrouverait son essence au service de tout ce qui confère une âme au prosaïque en le dépassant ou en l'instrumentalisant de la manière la plus étroite.
Nous appelons à une haute politique, à un art politique, qui installe l'individu, sa relation à l'Autre, au centre d'un projet commun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus intense et de plus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté.
»
Contrairement à ce que vont nous dire sans doute les défenseurs du capitalisme sauvage sous forme de prétendu libéralisme, cet appel n’est pas si irréaliste qu’il peut le paraître, puisque les auteurs, très inspirés, ont choisi une forme où le poétique rejoint le concret pour mieux l’élever.
Il représente en quelque sorte un humanisme réaliste, qui base le politique sur l’humain, et donc chante l’aînesse de l’homme sur l’économie et celle de la solidarité sur l’efficacité.
Je ne serais pas très étonné qu’on parle toujours de ce texte dans quelques décennies. Il est de ces réflexions qui montrent la voie vers un monde moins personnel et plus solidaire, moins employant et plus respectant .
Non, les conditions matérielles ne sont pas l’alpha et l’oméga de l’homme ; et les « produits de haute nécessité » sont plus les satisfactions des esprits que des corps, dans la responsabilité de tous.
Oui, on peut « saisir l’impossible au collet » ; merci à ces intellectuels qui sont dans leur rôle d’éclaireurs de la pensée et qui nous parlent de nécessité : nécessité humaine doit faire loi divine.
Vivent ces Antilles qui nous montrent le début d’un bon et beau chemin, celui de la poésie qui mène à l’homme.