vendredi 17 juillet 2009

A la manière de… Victor Hugo


N*** le Petit

Ainsi le voilà donc au faîte, ce tsar de toutes les avidités, ce père des caprices voyants, ce Caesar des ambitions mercantiles, qui trouve dans les bijoux faussement précieux, le luxe exhibé et les trompettes dorées de la renommée fallacieuse les buts ultimes de son existence rampante comme le serpent. Ce reptile n’a jamais promis que pour séduire, n’a jamais rassemblé de complices que pour mieux les utiliser et n’a jamais fasciné que pour abuser.

Il ne connaît ni foi ni loi, ni Dieu ni maître sinon cette vaine soif de paraître qui remplace celle d’être, et qui le fait aussi bien épouser des femmes connues que courtiser riches épiciers et maçons engraissés. Aussi ses rêves de gloire s’arrêtent-ils à la porte des palaces, et le goût de la postérité s’efface-t-il devant celui du lucre ; la bassesse des sentiments lui tient lieu d’élévation d’esprit.

A l’imitation des grands hommes cet animal petitement terrestre a tenté de s’envoler, pitoyable volatile, vers les sommets formidables du pouvoir dont l’altitude grise les plus sages. Mais, alors qu’il était déjà saoul de ses désirs, de ses envies et de ses cupidités, son indigne ascension n’a fait que renforcer ses pauvres jalousies en rendant moins lointaine leur satisfaction si intensément désirée. Car pour ce reptile devenu vautour, la proximité de la charogne attendue attise la convoitise à mesure que croît l’odeur.

Mais ne vous méprenez pas, citoyens : plus que le magnifique voilier qui plane avec majesté au-dessus des terres et des hommes, il est l’os que le vautour gypaète précipite des nues pour le casser sur la roche ; ainsi la France se plaît-elle parfois à élever un moment les usurpateurs afin de mieux les briser.

PCC Philippe Renève