samedi 1 janvier 2011

Le salon est ici




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4 079 commentaires:

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Philippe Renève a dit…

Gazi, quant à l'alcoolisme du beauf, il existe deux cas de figure. D'une part, le beauf qui se pochetronne périodiquement, ce qui bien sûr le rend alors agressif, confus, violent et beaufissime. D'autre part, le beauf imbibé quotidiennement, dont les neurones barbotent mollement dans une solution fortement alcoolisée, aux réactions nébuleuses et bizarroïdes, mais qui est plus calme et nettement plus supportable.

On trouve les deux sur internet, qui a remplacé le bistrot du coin pour ces poivrots.

Anonyme a dit…

Retour à Florange, (suite)..

Cette nouvelle de l'extinction du dernier haut fourneau m'a plongé dans mes souvenirs..

Florange, début 70, à travers le pare-brise d'une coccinelle en fin de journée.. Vue panoramique : tous les hauts-fourneaux en activité : spectacle grandiose et effrayant. Des fumées denses, une palette du gis clair au brun sombre.

La Fensch, rouge du fer qu'elle charriait.. Les maisons de Florange, grises uniformément après deux semaines, la façade à peine repeinte..

A quelques kilomètres : Thionville et sa place de la métropole du fer avec sa sculpture métallique abstraite..

Plus loin Pompey, Pont à Mousson, avec les gros tuyaux qui passaient à travers champs , surplombaient la route et que l'on entendait respirer quand on passait au dessous..

Enfin, cette route vers la Lorraine d'avant les autoroutes, successions de villes-casernes (ça commençait au plateau de Langres) puis de centres industriels..

Des signes avant-coureurs du déclin de l'acier français : les carrosseries des automobiles de cette époque (Peugeot surtout) : spectacle courant de 404, 504, 204 aux ailes mangées par la rouille.. alors que des modèles plus anciens affrontaient l'âge avec moins de dommages..

L'acier brésilien coûtait moins cher !

Dix ans plus tard, premiers démantèlement, premières colères des sidérurgistes : le monument de la place de la Métropole du Fer est découpé lors d'une manifestation : il ne sera jamis remonté..

Dix ans plus tard (début 90) retour à Florange : nombre de hauts fourneaux ont disparu.. A la place : rien, le vide.

"On les a démonté tout de suite pour ne pas faire déprimer les gens" selon un autochtone..

Tentative de reconversion : un parc à thème sur une friche industrielle.. Il changera de thème et de nom plusieurs fois : malgré le chômage, les loisirs formatés ne font pas recette.

Une consolation souvent entendue :
"On s'en sort encore parce qu'on produit de la qualité. Laminage à chaud, laminage à froid : les feuilles d'acier les plus fines du monde !"

Dans un café, au milieu d'un no man's land, trois clients. Passage aux toilettes, mle choc : une rangée de vingt-cinq urinoirs.

Je m'enquiers auprès du patron : "A la place du terrain vague en face, il y a vait une usine..", démontée, elle aussi.

J'en touche un mot à une parente. Pour la première fois de ma vie, je l'aurai fait pleurer.

Son père replâtrait les hauts fourneaux après les coulées, Du ciment projeté sur les fissures internes, dans une atmosphère à 50-60 degrés centigrades. Il y laissera ses poumons.

Les enfants ? Tous universitaires. Mais c'est pour ceux des autres qu'elle s'inquiète.

"Les gens se sacrifiaient pour les générations suivantes.. et aujourd'hui, c'est le chômage.. Mais pourquoi se sont-ils usé la santé ? Pour rien !"

Je me souviens qu'autrefois, dans les cours de géographie, on nous faisait apprendre les chiffres de production d'acier des différents pays, critère universel de la puissance économique.

GéBé

Philippe Renève a dit…

En effet, les pas trop jeunes se rappellent les chiffres de production de charbon et d'acier, critères absolus de la puissance économique pendant longtemps;
On mesure à des souvenirs comme les vôtres combien la France s'est désindustrialisée. Bien sûr, les aciers brésiliens et chinois sont moins chers ; mais les USA, le Japon ou la Chine savent très bien, eux, utiliser les droits de douane pour protéger leur industrie. L'Europe s'y refuse, au nom d'un prétendu libéralisme qui permet en retour bien peu d'avantages : quelques usines françaises en Chine ne compensent pas les millions de chômeurs induits.

Il faut bien le dire, l'Europe est le dindon de la farce de l'OMC et des pans entiers d'industries en font les frais. Importer à bas coût n'a jamais fait baisser le chômage.

Philippe Renève a dit…

Il y a des hommes et des femmes politiques, à droite, à gauche et au milieu, qui cultivent la mauvaise foi comme blé en Beauce ; les discours politiques en font grande consommation. Mais M. Wauquiez remporte assurément la palme ; une sorte de perfection dans cette matière.
Voir cet article de Rue89 : Dire n’importe quoi en trois leçons avec Laurent Wauquiez.

Philippe Renève a dit…

C'est d'ailleurs assez surprenant car il est bardé de diplômes prestigieux brillamment acquis. On pourrait attendre de lui des argumentations remarquables, des propos d'une grande finesse d'analyse ; il préfère apparemment la mauvaise foi brute et les discours racoleurs.
Les diplômes ne garantissent pas l'élégance d'esprit.

Philippe Renève a dit…

Je ne voudrais pas semer le découragement dans notre beau pays qui n'en a guère besoin, mais quand on lit certaines choses ont se fait du souci sur la politique économique actuellement menée.

La BPI, Banque publique d’investissement, vient d'être lancée avec tambours et trompettes et doit aider les entreprises, surtout les PME, dans notre difficile époque.
Son Directeur Général a accordé un entretien à Rue89.

Question : "Vous tenez compte des emplois créés par l’entreprise pour la soutenir ?"

Réponse : "Ça n’est pas un critère de décision."

Et il poursuit "Mais on le travaille ensuite, on le mesure.
Le critère de décision, pour nous, c’est que l’entreprise soit en croissance, sur un marché en croissance, qu’elle soit équilibrée et profitable et qu’on puisse accompagner son explosion (sic) et son développement."

En somme, elle va aider les entreprises qui réussissent, qui ont les meilleures conditions possibles, et sans se soucier de l'emploi.

Les mots me manquent.

Anonyme a dit…

Mais, Philippe, vous savez bien que les salariés ne sont qu'une variable d'ajustement...

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Je sais bien, Jules, mais ce qui me surprend est que la description de l'action de la BPI par son Directeur correspond tout à fait à une politique de droite, qui aide et récompense ceux qui réussissent, sans tenir compte des aspects sociaux. Or je croyais que depuis un petit moment la France avait un gouvernement de gauche.
J'aurai mal compris.

Philippe Renève a dit…

Je présente des excuses honteuses aux lecteurs pour le « quand on lit certaines choses ont se fait du souci » de 20h56.

Ce n'était pourtant pas l'heure du t.

Rocla a dit…

S'ilent l' ont dits c'est qu'il l'onts faients .

Philippe Renève a dit…

C'est vilain de se moquer, Cap !

Anonyme a dit…

Post de 21 h 27 : " Or, je croyais que depuis un petit moment la France avait un gouvernement de gauche ".
Faut pas croire tout ce qu'on dit dans le poste...

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Bien sûr, Jules. Je joue la naïveté mais j'avais bien vu que la présidence Hollande ne serait pas nécessairement un exemple de justice sociale : voir La peste ou ... ? du dimanche 6 mai 2012.

Je dois toutefois avouer que mes craintes étaient en-dessous de la réalité : en vérité, le pouvoir prétendu de gauche n'est qu'une annexe des puissances économiques et de l'ultralibéralisme, leur prétexte théorique. Une annexe un peu plus discrète que l'UMP, voilà tout.

Cet incroyable cynisme du DG de la BPI montre qu'une partie du pouvoir ne prend même plus de précautions oratoires. Il faut dire qu'après avoir nommé Ministre du budget, sans même s'assurer de son intégrité, un homme qui avait le profil parfait du fraudeur fiscal, tout est possible.

Anonyme a dit…

Bonjour !

Vu sur le Nouvel Obs' : un article mettant sur le même plan Frigide Barjot et Nabila, en tant que "virus médiatiques" et "célébration du vide"..

C'est un effet collatéral de la disparition de Nicolas Sarkozy.. Les media n'ont plus rien à se mettre sous la dent depuis la disparition du pitre-président.. Plus de "Casse-toi pôv con", "descend, vas-y descend !", vacances en yacht, rolex à estimer, divorces et mariages mis en scène...

Hollande est un homme politique, pas assez de gauche pour susciter des polémiques, pas assez cabot pour régaler les caméras.. Ne restent que les "affaires" et encore, comparées à d'autres, bien montées en mayonnaise..

Cahuzac ? Un acteur qui se révèle.. Bientôt sur les planches, comme Bernard Tapie ?

Bon, à tout prendre dans ce vide.. mon cerveau limbique pencherait plutôt pour Nabila..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Oui, tous les médias sont en deuil de Sarko, c'était une grande partie de leur gagne-pain. Hollande manque cruellement de clinquant, d'agressivité et de grossièreté ; une misère.

Quant à Frigide et Nabila, mon sens de l'esthétique et mon goût pour la jeunesse me font préférer la seconde, surtout en coupant le son (quoique le silence améliore aussi Frigide).

Philippe Renève a dit…

On me signale fort à propos un article décoiffant montrant bien (si cela restait à prouver) que les discours prônant l'austérité face à l'endettement des Etats sont plus idéologiques que rationnels. L'idéologie s'entendant ici comme le cache-sexe théorique du lobbying...

Une erreur dans une étude sur l’austérité dégomme les idées reçues.

Anonyme a dit…

Peut-on encore prendre les économistes au sérieux ?
Ce serait risible si ce n'était tragique.

Jules B.

Rocla a dit…

Salut Gébé ,

faut faire at'tion le cerveau limbique peut rendre chêêêêvre .


Le bouc et misères ....:-))

Philippe Renève a dit…

Je m'absente quelques jours pour aller voir où en sont les orchidées du Midi.

A bientôt.

Anonyme a dit…

La loi Taubira est passée, et je m'en réjouis !

La France se met au diapason de l'Espagne, de la Grande Bretagne, du Portugal, de la Nouvelle Zélande et d'autres.. malgré les combats d'une coalition de réactionnaires qui ont trouvé là un thème qui leur a permis de défiler ensemble et de nouer des "alliances pragmatiques"

Les esprits chagrins diront qu'il y avait d'autres priorités.. pour une loi qui n'entraînera aucune dépense publique..

Tous mes voeux de bonheur aux futurs marié(e)s..

GéBé

emile red a dit…

Au delà des droits à l'égalité obtenus, cette loi aura eu le mérite de faire sortir du bois la nébuleuse fasciste tout en montrant è quel point une large frange de l'UMP est capable de se lier à ces ennemis de la république.

On a pu constaté que la démocratie devient un concept abstrait quand il s'agit de défendre le pré carré de la religion ou du puritanisme criminel.

La bande à Copé a démontré son hypocrisie politique en dévoilant jusqu'où elle est prête à s'avilir pour racoler au plus large l'électorat conservateur et réactionnaire en affichant sa perméabilité avec l'extrême droite factieuse.

Anonyme a dit…

Des "alliances pragmatiques"

1/ On se souviendra des premières "alliances pragmatiques" prônées par les xénophobes honteux, obligés de se parer d'intentions progressistes (telles la laïcité et le féminisme) et tout heureux de se presser autour des Identitaires à l'occasion des fumeux "apéros cochonaille-gros rouge".
L'ennemi fédérateur ? Les Musulmans (Les Juifs aussi, de fait, sont exclus des libations.. mais la discrétion est de mise sur cet aspect..

2/ A l'occasion de la contestation de la Loi Taubira, on voit alors s'allier traditionalistes catholiques, Identitaires et un peu tout et n'importe quoi autour de Frigide "Fais-moi l'amour avec deux.." Barjot.
L'ennemi ? L'homosexuel masculin comme féminin..

3/ Frigide Barjot fait maintenant de la retape auprès de l'UOIF pour tenter de grossir ses troupes en un combat d'arrière garde.
Même ennemi que précédemment.. avec la tentative d'un rapprochement paradoxal : Identitaires et fondamentalistes musulmans..
L'ennemi ? L'homosexuel, comme précédemment..

Stratégies absurdes ? Non parfaitement logiques, ces groupes se distinguant par leur haine de l'Autre..

GéBé

Anonyme a dit…

La loi Taubira est passée (suite).

Mis à part quelques excités, la majorité des opposants, surtout dans les rangs de la droite classique en ont pris acte.

Tout comme la l'abolition de la peine de mort, la réduction du temps de travail, la loi sera toujours menacée verbalement mais nul ne se risquera à son abrogation.

Du coup, notre droite hexagonale est bien dépitée. Que lui reste-t-il alors comme croisade contre le gouvernement Hollande ?

La sécurité ? Valls expulse tout autant qu'Hortefeux..
Une politique économique de gauche ? Hollande est tout aussi libéral que Sarkozy..
Un soutien aux syndicats ? L'amnistie des militants syndicaux pour délits commis durant des mouvements sociaux est passée à la trappe ?

Alors, plus d'occasion de se mobiliser ?

Plus rien, ou si peu..

Une initiative à mon sens crétine de membres du Syndicat de la Magistrature de décorer un mur de local avec des images de personnages désignés de l'injure la plus française (et sexiste) qui soit..

Et voilà Taubira sommée de sévir..

..tandis qu'aucune des personnalités concernées ne semble pressée de laver l'outrage et de déposer plainte !

Cherchez l'erreur..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Bonjour à tous

Gazi, en effet, la droite n'a plus beaucoup de sujets où s'opposer au gouvernement puisque celui-ci mène à 90% une politique qu'elle aurait pu pratiquer : complicité avec la finance, affaiblissement du droit des salariés face aux entreprises, Merkelophilie ravageuse, acceptation béate de la mondialisation... Restent quelques domaines, surtout symboliquement marqués "à gauche", qui ravissent presse et extrême-droite.

Philippe Renève a dit…

Un lecteur fidèle et aussi attentif que discret me signale cet article, qui n'est pas vraiment du second degré mais très réussi dans son genre libéré. Mariage pour tous : Oui ! Mais non... Catalogue de ce qui attend les futur(e)s marié(e)s.

Anonyme a dit…

C'est sûr que le foie gras Herta, ça fait réfléchir avant de signer...
Bientôt, il ne restera plus que Flanby et les curés en attente de mariage... on peut supputer que les curés rentreront dans le rang avant Flanby...

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Le problème pour Valérie T. est que naguère le concubinage était une quasi-obligation chez les gens branchés – les « journalistes » mondains de Paris-Match par exemple – mais est maintenant ringard devant le mariage pour tous qui ridiculise le PACS, cet ersatz décadent qui sent la naphtaline petite-bourgeoise. Que fera notre première dame auto-proclamée ? Traînera-t-elle son Fanfan devant un maire rigolard ou restera-t-elle la dernière Pacsée de Paris sous les quolibets des foules de couples LGBT exhibant leurs alliances glorieuses ?
Un dilemme insoutenable.

Anonyme a dit…

La première chose est de savoir si cette dame est divorcée, ce qui n'est pas sûr... sinon, elle lancerait la mode de la biandrie... par les temps qui courent, il n'est même pas sûr que ce soit illégal... mais rien ne vaut la monogamie sérielle...
Il y a tout même une tromperie dans l'appellation " mariage pour tous "... quid des curés et des bonnes sœurs ? beaucoup semblent demandeurs... si c'est pour tous, ce doit être vraiment pour tous...

Je suis un peu déçu par la faune branchée du Marais... le mariage, ça fait tellement conformiste et petit-bourgeois... les chaussons sur le parquet ciré ne sont pas loin... vraiment, tout fout l'camp...

Jules B.

Anonyme a dit…

Lu quelque part : le suicide d'une factrice dans le Haut-Monistrol..

Tournée difficile, routes impraticables en hiver, 80 km de circuit, plusieurs semaines de courrier non-distribué suite à l'arrêt maladie du prédécesseur, habitations sans n°, parfois plus de quatre heures de dépassement dans une journée..

Que reste-t-il de la notion de service public pour une poste privatisée ?

Celui-ci s'efface devant la notion de rentabilité. Quelle idée, aussi, de venir habiter à la campagne, dans des lieux isolés ?

GéBé

Philippe Renève a dit…

Le travail des facteurs est de plus en plus dur, résultat de la gestion de la Poste comme une entreprise privée à rentabiliser à tout prix.
Sarkozy a achevé la démolition des services publics entamée par Chirac. Conséquences : des conditions de travail de plus en plus pénibles, un service bien moins efficace et des "clients" mécontents.
Là encore, on n'entend guère la "gauche" au pouvoir à ce sujet. Pas plus que sur les scandaleux profits des sociétés d'autoroutes privatisées à vil prix.

Philippe Renève a dit…

Pour ceux qui apprécient la musique, un conseil.
Ecoutez ceci, fermez les yeux et rêvez.

Philippe Renève a dit…

Cette fois, le pouvoir socialiste touche le fond. Le fond de l'ultralibéralisme, du reniement et de la trahison.
Hollande a annoncé des "cours d'entrepreneuriat" de la sixième à la terminale.

Quand un pouvoir "de gauche" se rallie au formatage des esprits voulu par le patronat. Hallucinant. Un siècle de luttes pour en arriver là...

Anonyme a dit…

On sait depuis un certain temps que F.H., c'est du flan...
Mais curieusement, je pense que ce serait plutôt une bonne chose que de sensibiliser collégiens et lycéens au monde de l'entreprise. Et puis, cet article est consternant. Visiblement, personne à l'Éducation Nationale n'a compris que les imbéciles comme vous et moi qui travaillent dans une entreprise paient des impôts qui permettent de rémunérer les enseignants. Cette diabolisation de l'entreprise est pernicieuse et explique pourquoi la France s'enlise et pourquoi les jeunes qui ont de l'ambition et du talent préfèrent tenter leur chance à l'étranger. Nous sommes mal partis... mais en pédalo...

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Pour ma part je crois que c'est plutôt à la famille de sensibiliser les jeunes au monde réel, aux réalités économiques et sociales, depuis la consommation jusqu'à la vie professionnelle et ses contraintes.
Cela dit, il ne s'agit ni de diaboliser l'entreprise privée ni de lui tresser des couronnes de lauriers ; les jeunes doivent connaître les règles du jeu, qui ne sont ni idylliques ni infernales. Mais il faut avoir sur elles un regard lucide, qui fasse comprendre aussi bien les principes de dépendance économique et hiérarchique que l'exploitation que leurs excès peuvent entraîner.

Personnellement je pense qu'un jeune à qui on apprend à refuser l'exploitation, pour lui et pour les autres, est mieux armé dans la vie qu'un autre à qui on apprend l'obéissance aveugle au système qui a parfois des allures de rouleau-compresseur. Le monde libéral est largement gouverné par des rapports de force, individuels et collectifs.

Enfin, développer un prétendu esprit d'entreprise, qui n'est qu'un avatar de celui d'indépendance, risque infiniment plus de provoquer des catastrophes chez les jeunes que de leur apprendre le sérieux et l'application dans la vie professionnelle. Vieilles lunes, je sais !

Philippe Renève a dit…

Encore un bel exemple de gestion d'entreprise dirigée non pas vers sa prospérité mais strictement vers celle de ses actionnaires : Apple lance le plus grand emprunt privé de l'histoire (17 milliards de dollars) pour... augmenter son dividende et racheter ses propres actions.
Cela alors même qu'elle a 145 milliards de dollars de cash placés à l'étranger (ah les joyeux paradis fiscaux !) mais ne veut pas payer d'impôts en les rapatriant.
Voici l'exemple-type de la gestion purement financière, qui ne fait pas avancer d'un iota les perspectives de croissance et de bénéfices de l'entreprise. Un non-sens économique, permis par des législations laxistes.

Anonyme a dit…

Constatons avec jubilation qu'Apple se fait tailler des croupières par Samsung...

Jules B.

emile red a dit…

Il en va de l'entreprise comme toutes les formes élitaires dans un monde où le mérite remplace les aptitudes et les qualités.

Il en résulte qu'un fangio débile aura plus facilement les portes de la finances et des cabinets d'investissement ouverts qu'un véritable professionnel consciencieux et maitrisant son art.

Notre système médiatico-financier ne cesse de monter en exergue les quelques patrons touchant des millions de revenus en occultant systématiquement les millions de petits entrepreneurs qui peinent à payer leurs salariés et jonglent avec les requins de la banque et de l'URSSAF.

Non, l'entrepreneuriat n'est ni facile, ni promoteur à quelques exceptions près. N'en déplaise à la plupart, le MEDEF qu'ils prennent comme un allié objectif, travaille contre eux, contre les petits et les moyens, contre les sources économiques et le partage des marchés, contre le partenariat et la bonne entente dans l'entreprise de petite taille. Seule la concurrence est le combat de cette officine de "fils de" et de nantis spécialistes de la magouille financière plus que de leur domaine professionnel.

Il suffit de constater les dégâts collatéraux que subissent les petites boîtes lorsqu'une grande enseigne industrielle ou commerciale liquide, jamais personne du monde médiatique, financier ou politique ne met en avant la kyrielle de petites sociétés sous-traitantes qui mettent la clé sous la porte suite à dégraissage boursier.

Cependant, ces petits patrons continuent par habitude, manque de vision et confusion de classe à se battre aux côtés des dirigeants du CAC qu'ils ne voient jamais comme le loup dans leur bergerie quand leur soutien au salariat serait la meilleure stratégie pour imposer des règles de bonne conduite aux politiciens qui trop souvent ont les yeux du dogme enamouré pour le lobbying furieux et racoleur.

Anonyme a dit…

On connaissait les marronniers en fleurs.. il y a aussi le Front National en passe de prendre le pouvoir !
L'effroi dans les chaumières.. à chaque échéance électorale depuis les années Mitterrand, la même rengaine.
Chacun, finalement, doit y trouver son compte : les media (la peur est vendeuse) le PS en a profité un temps, Jacques Chirac aussi : le parti le mieux placé peut faire le plein de voix en se posant comme le dernier rempart de la démocratie.
Et le FN, où en est-il aujourd'hui?
Pas différent d'hier.. Un peu de relooking, La fifille évoque les résistants du Vercors quand le papa évoquait la "douce occupation".
Par contre, les derniers discours de la présidente sont une nette régression : là où le père voyait en Thatcher un modèle, Marine Le Pen, avec ses attaques anti-mondialisation quasi gauchistes alliés à une "préférence nationale" retrouve des accents de droite fasciste des années trente et sa "Communauté Nationale"..
Bref, rien de nouveau.. On peut même prévoir pour les prochaines présidentielles l'habituel comique de répétition sur les signatures si difficiles à obtenir..

Philippe Renève a dit…

Emile, bien entendu, il est stupide (mais bon pour le Medef...) d'assimiler les petits patrons qui sont sur le terrain et les grands capitaines d'industrie qui se servent plus de leur carnet d'adresses que de leur talent de gestionnaire.
On peut même dire que souvent il y a plus d'intérêts communs entre les petits patrons et leurs salariés qu'entre les premiers et les grands patrons.
Maintenant, la tâche essentielle d'un grand patron est de dégager un maximum de bénéfices et de dividendes à court terme quoi qu'il en coûte à l'entreprise dans l'avenir. On mesure la distance avec le travail d'un petit patron.

Philippe Renève a dit…

Pour le Front National, on remarque à cette occasion combien l'information des médias classiques est conditionnée à l'impact qu'elle peut avoir sur le lectorat : les marronniers fleurissent en toute saison, le foot prime sur la famine et la météo sur le chômage. Ze show must go on !

Philippe Renève a dit…

Il se passe des choses effrayantes en Hongrie, dans l'indifférence générale.
L’extrême-droite hongroise revendique son antisémitisme.

« Le chef du Jobbik, Gabor Vona, s’est vanté “de la spécificité de la Hongrie qui, en plus d‘être la nation la plus antisémite d’Europe, refuse de lécher les pieds des Juifs, comme le font les autres Européens” ».

Que fait l'Europe ? Que dit l'Europe ? Rien.

Philippe Renève a dit…

Je signale une excellente analyse de la droite. Emmanuel Terray : être de droite, c’est avoir peur.

L'explication de l'islamophobie caractéristique de la droite me semble très pertinente ; c'est bien la peur de l'étranger qui s'y exprime, la crainte que les étrangers ne bouleversent l'ordre établi. La référence aux Polonais des années trente est savoureuse.

Anonyme a dit…

Bonjour !
La dérive de la Hongrie depuis plusieurs mois est inquiétante mais ne préoccupe que très peu ici, comparé au tollé général à l'arrivée au pouvoir de l'extrème droite en Autriche.
Un escroc y fit son beurre il y a peu encore, promettant des expertises génétiques ciblant les gènes "juifs" et "roms"..
GéBé

emile red a dit…

Effectivement, une très bonne analyse de Emmanuel Terray.

On sait la droite conservatrice, réactionnaire, poltronne, mais il est toujours bon et sage de le rappeler et quand c'est un homme reconnu qui le fait, on ne peut qu'apprécier l'argumentaire.

emile red a dit…

Malheureusement, ce n'est pas propre à la Hongrie, même si celle-ci sert de faire valoir à la crapule.

L'ensemble de l'Europe est touchée par le retour de la haine xénophobe et purulente des néo-nazis, que ce soit en Hongrie ou en Grèce, en Espagne ou en Allemagne, voir le procès qui va s'ouvrir aujourd'hui.

Cette fange profite de la déliquescence économique et de la frilosité politique face à la finance pour générer ces peurs et ces bouc-émissaires qui ont toujours étaient leur fond de commerce délétère.

Anonyme a dit…

Très bien écrit, l'article d'Emmanuel Terray sur la Doite et la Peur.
Curieux phénomène : l'insécurité semble avoir disparu des discours actuels de la droite "classique".
Nos rues seraient-elles plus sûres qu'avant Sarkozy ?
Non, Valls semble avoir endossé le rôle qu'on attend maintenant d'un ministre de l'Intérieur : donner une image de fermeté indépendamment des résultats qui ne sont, ni meilleurs, ni moins bons que ceux de son (ses) prédécesseur(s).. et lutter contre un sentiment.
Il n'est plus guère que dans la blogosphère d'extrème droite que l'on continue de brandir la menace de l'Etranger au couteau à la main (Le Communiste le plaçant, c'est bien connu, entre ses mandibules)..
Sans grand succès, cette peur ayant, pour l'instant, fait long feu..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Gazi, tu retardes un peu : maintenant c'est l'étranger le Coran à la main qui incarne la menace dans la mouvance de l'extrême-droite !

Comme l'a très bien vu Emmanuel Terray, la transposition dans le réel de la peur intrinsèque de la droite, qui a été l'ouvrier, l'apache, le Pollack, le Rital, le Soviétique, est maintenant le musulman, qui cristallise les frayeurs de l'esprit bourgeois.

Philippe Renève a dit…

Une autre manifestation de cette peur essentielle de la droite est aussi sa propension à mettre en avant des faits divers, délictueux ou criminels, comme illustration de ses propos contre l'état présent de la société (c'était décidément bien mieux avant, quelle époque, tous pourris, etc.). De préférence impliquant des étrangers ou Français à noms exotiques, bien entendu ; tactique puérile mais classique pour discréditer ses ennemis fantasmés.

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord !
Par son extranéïté même, l'étranger est dangereux.. Son patronyme en soi fait déjà peur.
Lorsqu'un nom n'apparaït pas dans un fait-divers, c'est bien évidemment un étranger ! Et même, pire encore, sont ces faits-divers même pas cités.
La raison ?
Un complot général des media, une loi du silence au nom de la paix sociale... et voilà la mécanique du fantasme en vogue dans ces milieux que l'on dit aujourd'hui "Identitaires", néologisme plus respectable que celui de xénophobe..
Bien pratique pour éviter tout débat de fond sur les solutions économiques que s'abstient bien de formuler le Front National..

Philippe Renève a dit…

Il faut reconnaître qu'entre la droite et sa haine de l'étranger et une certaine gauche bobo-bisounours qui n'y voit qu'un opprimé à défendre, le chemin est étroit pour qui veut garder un minimum d'objectivité. Chaque partie montre l'autre comme repoussoir, et celui qui prend les étrangers pour ce qu'ils sont et rien d'autre se fait prendre entre deux feux.
Cela dit, il me semble préférable de trop défendre que de trop mépriser ; c'est précisément ce que la réaction de droite refuse, alors même qu'elle se revendique (parfois) de belles idées humanistes.

Anonyme a dit…

Bonjour tout le monde,

Très bon article d'Emmanuel Terray. De quoi donner envie de lire son bouquin.

Un des très bons anthropologues français est-il dit. S'il est aussi bon que Balandier ou Godelier, en effet, il ne doit pas être mal.

Les secteurs de la haute technologie votent aux US fortement démocrate. Ca ne veut pas dire qu'ils soient meilleurs que les autres et encore moins exempts de défauts, mais c'est un fait électoralement avéré. Un milieu changeant et où l'innovation d'hier devient vite démodée. Romney y a fait des scores misérables, et les mauvais scores républicains dans la région ne datent pas d'hier.

Dans l'affaire du mariage pour tous, on a vu qui était pour ou contre.

Entièrement d'accord avec Terray sur le rôle incontournable des questions de hiérarchie et d'inégalités. Idem sur la notion d'ordre.

Wald

Philippe Renève a dit…

Bonsoir Wald

L'analyse d'Emmanuel Terray est tout à fait validée par ce qu'on peut voir sur internet de l'expression de la pensée de droite, ou plutôt des réflexes de droite, car, comme il le sous-entend, il s'agit plus de prises de position, de choix de vie, que de pensée réfléchie : la peur du changement, l'acceptation des inégalités au nom de la liberté ou de l'efficacité, le mépris de la personne, la peur de l'étranger sont plus des postulats émotionnels que des conclusions rationnelles ou des idées politiques.

On voit bien sur internet se développer sur certains sites clairement à droite une xénophobie militante, souvent déguisée en islamophobie, qui va de pair avec le refus du changement, la nostalgie de prétendus passés meilleurs et la rancœur des déçus. Discours typique de gens aigris, envieux, qui remâchent leurs déceptions et leurs échecs et qui sont ravis de trouver des explications externes à leur triste sort.

Il y a ainsi dans les gens de droite les riches qui défendent leur gâteau et ceux qui auraient bien voulu en avoir un.

Anonyme a dit…

Salut Philippe,

Sur la droite et internet, un bouquin que j'ai acheté et lu il y a quelques mois, "La haine froide", de Nicole Morgan, très intéressant mais qui est plus consacré au Tea Party et à toute cette frange anti-démocrate, anti progressiste, anti Obama, qui s'intéresse à des endoctrinés et à des types qui ont toujours été des droitiers de la pire espèce. Quoique certains chapitres sur les modes de persuasion et de propagande valent le détour.

Après, il y a la question de ce que l'on pourrait appeler, "le chevènementisme dégénéré" dont Causeur est un bel exemple, mais des profils AV y correspondent parfaitement aussi. Là, des ouvrages comme celui de Nicole Morgan, malgré leurs qualités, ne prennent pas en compte le phénomène. D'une certaine manière, un ouvrage qui date de quelques années "Pourquoi les pauvres votent à droite" explique bien le phénomène, même s'il date de plusieurs années avant la crise, qu'il n'est pas du tout consacré au net. Les argumentaires anti "gauche caviar", anti Paris, anti-intellectualistes n'ont rien de spécifiquement français, on retrouve les équivalents aux US.

Si Le Pen avait été un vrai idéologue acharné au triomphe de ses idées, il triompherait de voir que ses idées sont désormais au coeur des sociétés en Occident.

Pour revenir à Terray, peut-être que le journaliste aurait pu lui faire préciser sa pensée sur le sujet des droits sociaux. Probablement pour lui, leur ancrage vers la gauche s'expliquerait par l'idée d'une amélioration.

Wald

Anonyme a dit…

Bonjour,
Pour répondre @ Wald :

"Les secteurs de la haute technologie votent aux US fortement démocrate.."

Cela me rappelle les théories marxistes orthodoxes qui opposaient l'industrie légère (à l'époque, ils pensaient à l'électricité et à Rathenau) plutôt sociale démocrate, à l'industrie lourde, plus conservatrice..

Comme quoi, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain !

GéBé

Anonyme a dit…

Intéressante,cette évolution du discours dans les franges extrèmes de nos droites..

Du temps de papa, le modèle économique prôné était thatchérien et ultra libéral.. JMLP citait même à l'occasion le miracle accompli par les "Chicago Boys" dans le Chili de Pinochet..

Aujourd'hui, ils se préoccupent de l'ouvrier au chômage et du paysan dans sa zone désertée... avec pour seule solution une brumeuse "priorité nationale", habillage de la xénophobie honteuse.

L'autre ennemi (ou plutôt, compagnon de route de l'ennemi) devient le "Bourgeois", dépravé (Il est même d'accord pour marier les hommes entre eux, pensez-donc..), angélique (il n'a jamais croisé de dealers dans son hall d'immeuble).

Et on se retrouve avec l'idéologie fasciste des années trente, "socialiste" et nationale à la fois (ou vice versa) et on en connaît les pratiques une fois au pouvoir : régression du droit du travail, muselage des syndicats, etc..

Seule différence, le "Juif" a disparu (pas toujours : il n'est guère le bienvenue libations cochonaille, gros-qui-tache).

Bref, avec la vogue "vintage" la "facho attitude" deviendrait "hype" au sein du troisième âge frileux..

Comme quoi, même dans cette mouvance, on peut parfois être aussi superficiel qu'un "Bobo"..

Philippe Renève a dit…

Très juste.

Pour revenir un instant sur le prétendu "libéralisme" de la droite, notons simplement que ces préceptes (nés avec la sinistre école de Chicago et l'escroc M. Friedman) ne sont qu'une justification théorique du "laissez faire, laissez aller" qui est la base du développement sauvage du capitalisme moderne.

Ce n'est qu'une façade, qui permet la déréglementation qui profite seulement aux plus puissants, le désengagement de l'Etat de ses fonctions sociales et in fine le financement par les ménages des profits des banques et des grands groupes économiques.
C'est particulièrement visible pour le secteur financier, où toutes les réglementations contraignantes ont été abolies, ce qui a décuplé sinon provoqué la crise et où les Etats ont renfloué les banques avec plaisir : l'Etat est nuisible, paraît-il... sauf quand les faillites arrivent.

Ce pseudolibéralisme, qui a tout d'une escroquerie intellectuelle à la Friedman, ne saurait être invoqué comme base théorique de la droite : il n'est qu'une propagande mensongère qui n'abuse que les gogos.

emile red a dit…

Bonjour les amis.

Alors que je vous lis, l'horreur carnassière sur mon écran et toujours les mêmes rengaines...

Malgré ce que tu dis Gébé, la sécurité est toujours à l'ordre du jour, on les mettrait sur une île déserte qu'ils trouveraient à y redire, c'est dans la nature du fascisme, l'uniforme, l'uniformité, la soumission et le bâton.

Une particularité de l'extrême-droite dont elle s'est toujours nourrie, et aujourd'hui avec le net plus qu'hier, c'est ce confusionnisme entretenu, rabâché et perpétuellement asséné. En exemple cette insécurité sonne en permanence à l'oreille du citoyen, non pas celle du dealer du hall d'immeuble, mais celle du travail et de la santé, pourtant on remarquera que les mots chômeurs et malades n’apparaissent jamais autrement qu'en terme d'assistés dans le discours fasciste, ces domaines qu'ils sont incapables d’appréhender n'intègre pas leur logiciel.

On en revient à leur vieilles antiennes xénophobes et totalitaires, qu'un Soral vitupère sur le sionisme aussi lourdement qu'il en devient le zélateur de l'antisémitisme, qu'un Chouard défende la liberté d'expression au point de facilité la parole au pire négationnisme, qu'un Dieudonné en arrive à associer la lutte pour les droits des noirs à l'islamisme suppurant, qu'un Meyssan simule l'information libre en gravitant avec nombres courbettes autour des plus exécrables tyrans, enfin que la blonde fille à son père prétexte la rénovation en lissant la surface de son officine sans couper le moindre lien avec les barbares néo-nazis, on retrouve systématiquement cette volonté de noyer le poisson, de perdre le quidam dans un labyrinthe d'archétypes dilatoires aux affirmations incohérentes, irrationnelles et pour finir contradictoires.

C'est bien là leur unique force que d'entretenir la confusion à tous les échelons de leur dogme cacophonique et désordonné, un comble s'il en est pour ces apôtres du pouvoir et de l'ordre...

emile red a dit…

Philippe,

Le libéralisme, quelle que soit sa forme, néo, ultra, Chicago, Vienne, est une escroquerie intellectuelle si on se réfère à l'axe idéologique affiché qu'est la liberté.

Les libéraux ont toujours mis en avant la primauté de la liberté alors que celle-ci est nécessairement contingentée à un autre principe social totalement opposé à ce même libéralisme : l'égalité, il est impossible de concevoir la liberté sans d'abord s'imposer l'égalité.

Or le libéralisme, paroxysme du système vertical, essaie de contraindre la liberté en oblitérant le socle horizontal de l'égalité par un tour de passe-passe qui établirait l'individualisme comme socle social alors qu'il est établi que la liberté de chacun dépend intrinsèquement de la liberté de l'autre et que le rapport social ne peut être qu'égalitaire pour prétendre à libérer, d'où les sempiternelles divagations entre libéralisme social et libéralisme économique et les dérives factieuses ou dictatoriales qui en résultent...

Philippe Renève a dit…

Très bien dit, Emile : le pseudolibéralisme ne considère que l'individu, postulant que la liberté de chacun ne peut qu'établir le bonheur de tous, ce qui est bien sûr fallacieux.
C'est toujours la fable du renard libre dans le poulailler libre : ce sont les plus forts, les plus retors, les plus profiteurs qui tiennent le dessus du pavé au détriment des plus méritants, des plus modestes et des plus vertueux.
C'est bien le but de cette propagande : perpétuer un système inégalitaire au profit des plus favorisés. L'escroquerie consiste à faire croire aux moins aisés qu'ils peuvent par leur seule volonté et leur travail accéder aux privilèges des dominants.

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord avec Emile sur la stratégie classique attrape-tout du fascisme.

Les fascistes aiment à parler au nom du "petit peuple", des "gens simples" sans aucun scrupule dans la période de quête du pouvoir.. Une fois installés, c'est tout autre chose.

Ce fut le cas en Allemagne, où la chair à canon du parti se vit bien vite évacuée de façon sanglante des cercles décisionnaires. Le "petit peuple" ne profita guère du nouveau régime, au contraire des grands trusts qui, eux, furent les grands bénéficiaires.

Les "gens simples" se retrouvèrent muselés dans les usines, avant d'être sacrifiés ensuite sur les champs de bataille...

Un peu exagéré ? Le contexte est différent ?

Heureusement, mais la stratégie ne varie guère. La haine de l'Autre restera toujours le "socialisme des imbéciles".

GéBé

Philippe Renève a dit…

Dans certains domaines, M. Copé semble avoir une compétence toute particulière : "Les cons du 'mur des cons' c'est vous, c'est nous", "Je le prédis il y aura bientôt un printemps des cons".

Par expérience personnelle sans doute .

Anonyme a dit…

Salut tout le monde,

Gazi fait bien de parler de Rathenau, il se trouve que j'ai lu les ouvrages de lui traduits en français, enfin, surtout les pages consacrées à ses idées sur le dirigisme économique. De l'excellent, qui pourrait donner des idées aujourd'hui d'ailleurs. C'était un type très au dessus de la moyenne, à la fois un théoricien et un homme d'action qui a eu des résultats brillants dans la gestion d'entreprise et dans la planification d'une économie de guerre. Une preuve de son niveau très très élevé, c'est que Hayek le détestait et a osé dire que Rathenau était un inspirateur du nazisme. On a fait justice de la calomnie, d'une parce que les nazis n'avaient pas de vraie doctrine économique structurée, deux parce que ce sont justement des proto-nazis qui l'ont assassiné, et le IIIème Reich a rendu hommage à ses meurtriers.

A chaque fois que j'entends parler d'entités comme la Silicon Valley, de tout ce qui repose sur des associations étroites entre universités, labos de recherche, financement public et secteur privé, j'ai une pensée pour lui.

Wald

Philippe Renève a dit…

Ah mes aïeux, quelle nouvelle. J'en suis tout retourné.

Hervé Morin, président du Nouveau Centre (53 adhérents tous de sa famille, nourrissons et bergers allemands inclus), nous fait la grâce de livrer au petit peuple ses réflexions autorisées sur la situation de notre beau pays.

Faut-il que les médias soient en panne de nouvelles et d'inspiration pour consacrer leur temps à ce genre de chose. Comme dirait Chirac, ça nous touche un AVC sans faire bouger l'autre.

emile red a dit…

Comme vous le savez certainement, tous les ans, le 1er mai, le Fn et quelques arriérés du bocal se rendent à Paris, Place des Pyramides, ressasser leurs rancunes sous la statue de Jeanne d'Arc. Ainsi, la semaine dernière, ne dérogeant pas aux habitudes, nos polichinelles de la pensée ont exhibé leurs démences haineuses en frissonnant devant la sainte nationale.

Pourtant, en cette année de transition politique, quelque chose a changé dans le landerneau fasciste, si cette coutume est un pilier de la famille monoculaire, la nébuleuse des groupuscules rétrogrades et totalitaires, voire pire, a pris le contrepied du parti de la bonne aryenne pour afficher leur potentiel toxique en prévoyant une action de masse ce prochain dimanche 12 mai.

Si nous ne cessons pas d'être étonnés par la complicité des médias à vouloir faire passer le FN pour un parti nouvellement fréquentable, nous pouvons nous demander la raison pour laquelle toutes ces factions nuisibles ont décidé de ne pas respecter la date originelle profitant de l'ampleur du mouvement lepeniste pour se faire mousser.

Après quelques minces recherches, l'effroi, la stupeur et l'incrédulité nous répondent en chœur : le 12 mai est le jour choisi par l’État pour célébrer la pucelle ; vous avez bien lu, notre état, garant de la paix et de nos institutions laïques et républicaines, fête le symbole de la royauté, du militarisme et de la catholicité en toute impunité dans la plus grande tradition des ligues monarchistes d'avant guerre.
Au vu des invités de ce raout mémoriel qui s'annonce comme le panégyrique des adulateurs des plus basses œuvres appliquées à notre nation, il est aisé de comprendre pourquoi toute la fachosphère s'est donné rendez-vous en cette occasion pour valoriser, sous le couvert d'officialité, leurs sombres desseins.

En dépit de la nausée qui nous contraint à l'annonce d'un tel évènement, il est inquiétant de constater la totale inertie du ministère de l'intérieur, pourtant si prompt à poursuivre avec assiduité la chasse aux roms, entretenant les thèses racialistes de nos crânes rasés qui ne peuvent que se réjouir d'une telle mansuétude.

Notre gouvernement portera définitivement cette tâche d'avoir permis, soixante dix ans plus tard, qu'à nouveau tonne le bruit des bottes et s'affichent les symboles de la haine et de la mort dans les rues de la capitale...

Philippe Renève a dit…

Bonjour Emile

En effet, il semble bien que ces fachos vont instrumentaliser cette incroyable "cérémonie" de la République pour Jeanne d'Arc.
Si leur rassemblement est autorisé ou toléré, Hollande et son gouvernement se couvriront de honte.

Anonyme a dit…

Aaah, la guerre des symboles !

Consternant en effet de voir des autorités républicaines, en plein XXI° siècle, légitimer ces cultes d'un autre âge.

Jeanne d'Arc et ses ambiguïtés : condamnées par l'Eglise, canonisée par celle-ci, représentante du sursaut populaires face aux défaillances des institutions, fille du peuple, en communication directe avec la Sainte Vierge, en proie à des crises de schizophrénie, précurseuse du nationalisme quand la notion de nation n'existait pas, bouteuse d'étrangers hors du sol national, image d'Epinal qui ressurgit à chaque guerre, compagne de lutte du sinistre Gilles de Rais et porteuse de l'infinie miséricorde de la Sainte Vierge, walkyrie hexagonale..

Tout et son contraire.

Et pourquoi pas une cérémonie pour Sainte Geneviève ?

On nage en plein obscurantisme..



Philippe Renève a dit…

En plein obscurantisme, exactement.

Philippe Renève a dit…

Un article qui fait le point sur la guerre européenne des fiscalités et le dumping fiscal de l'Allemagne : Dumping fiscal : l'Allemagne a les clés du désarmement.
Il faudra bien cesser un jour cette stupide course à la baisse de l'imposition des sociétés en Europe.

Waldgänger a dit…

Bonjour à tous,

Certains qui n'ont pas arrêté de servir la soupe à l'extrême-droite exulteront, à force de vomir et d'insulter, voilà leur beau résultat dans ma ville. Merci à eux, merci à la réacosphère, auteurs de torchons comme commentateurs posant leurs bouses. Merci aux pseudo-journalistes de bas étage qui n'ont eu de cesse de jeter de l'huile sur le feu.

http://www.rue89lyon.fr/2011/11/15/vieux-lyon-ne-veut-pas-devenir-facho-land/

http://www.rue89lyon.fr/2013/03/01/a-lyon-les-bars-de-gauchos-sont-ils-devenus-la-cible-des-hooligans/

http://rebellyon.info/Un-an-apres-entretien-avec-l.html

Evidemment, ce n'est pas chez Atlantico ou Valeurs Actuelles que l'on va trouver ça.

Si ça s'aggrave dans le Vieux Lyon, ce sera pas compliqué, les fascistes seront dégagés, c'est le quartier touristique de Lyon et des principales vitrines de la ville. Ils iront voir ailleurs, probablement en toute impunité, quand on voit le peu d'empressement de la municipalité.

Wald a dit…

Il y a des abrutis qui gueulent, il y a la réalité juridique par rapport aux fantasmes mariage gay = GPA = PMA.

http://www.lemonde.fr/decryptages/article/2013/04/19/l-incertain-argument-europeen-des-anti-mariage-homosexuel_3163246_1668393.html

Philippe Renève a dit…

Bonjour Wald
En effet, le plus inquiétant dans ce problème à Lyon est que les autorités ne semblent pas particulièrement préoccupées alors qu'il y a des événements montrant une volonté d'action publique de ces fachos.

Philippe Renève a dit…

Vieillard ignoble.
Jacques Servier "s'en fout" du procès Médiator.

Anonyme a dit…

L'extrême-droite a fait son oeuvre encore hier soir, pas seule il est vrai.

Pour ceux qui seraient tentés de faire des liens trop rapides émeutes=islam, de quoi se rafraichir la mémoire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Incendie_du_palais_du_parlement_de_Bretagne

Ce seraient des arabes qui auraient fait ça, je laisse imaginer les réactions, du type "le patrimoine de la france éternelle détruit délibérément par les sarrasins".

http://seaus.free.fr/spip.php?article129

http://wwz.ifremer.fr/memoire/Le-littoral/Jean-Claude-Sauvagnargues/Portrait

Un vieux souvenir, de mémoire, 4 millions de francs de dégats, des recherches dévastées, tout ça pour cacher des comptabilités douteuses et refuser des mises aux normes.

http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/manifestation-violente-de-mars-six-salaries-de-goodyear-en-garde-7935312.html

http://www.sudouest.fr/2012/08/20/carnage-au-lac-du-moura-32-des-vandales-pillent-un-site-naturel-799565-4749.php

http://www.francetvinfo.fr/video-mariage-pour-tous-jacob-ne-voit-aucun-lien-entre-les-debordements-et-le-debat_306161.html

Les émeutes de Los ANgeles en 1992, des musulmans ?

En quoi l'islam est une grille de lecture pour ces événements ? Accusera-t-on le vice inhérent au christianisme ? Ceux qui veulent envoyer l'armée pour tirer dans le tas dans les émeutes urbaines et roulent des mécaniques en disant "5 ans sans remises de peine", je leur dis OK, mais à une condition, que les premières condamnations de ce type soient faites sur des bons blancs bien de chez nous et hors grandes villes. On verra les réactions.

Wald

Philippe Renève a dit…

Très bien dit, Wald. Il n'est pas besoin des banlieues ni des immigrés pour trouver des casseurs bien de chez nous ; mais ça arrange tant les suppôts de Marine de croire le contraire...

Anonyme a dit…

Que vient faire l'incendie du Palais du Parlement de Bretagne ici ? Il s'agit d'un incendie accidentel provoqué par des fusées de détresse qui ont percé la toiture et mis le feu aux combles. Le sinistre aurait pu être circonscrit sans l'initiative malheureuse du gardien de nuit qui a désactivé l'alarme sans donner l'alerte. Il s'agit d'un cas extrême d'incurie et de manque de conscience professionnelle. Merci de mieux choisir vos exemples.

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Bonjour Jules
Je crois que Wald ne cite cet exemple que pour remarquer que si des immigrés avaient pu être à l'origine de l'incendie, certains auraient fustigé "l'étranger" et sa religion.
Pour les incidents du Trocadéro, d'ailleurs assez banals mais grossis par la presse et l'opposition politique, on voit bien qu'une certaine extrême-droite accuse immédiatement, et sans aucun indice, les "arabes" et l'islam.

Anonyme a dit…

Bonjour Philippe

Le problème n'est même pas celui des Arabes et de l'islam mais des supporters de foot qui sont des hooligans sous toutes les latitudes. Et encore, là il n'y a pas eu de morts. Souvenez-vous d'un match entre l'Égypte et l'Algérie qui avait tourné au drame parmi les supporters. On peut aussi s'étonner que des forces de police qui répriment sévèrement des manifestants avec enfants et poussettes soient aussi laxistes avec des casseurs patentés. Qui va payer les dégâts ?

Philippe Renève a dit…

Hélas, les casseurs sont plus difficiles à arrêter que les poussettes !

Anonyme a dit…

L'incident du Trocadéro est lamentable. La "célébration" aurait dû se dérouler au Stade de France, où la sécurité est "rôdée" pour parer à de tels incidents mais hélas ! point de Tour Eiffel à mettre en arrière-plan des images.

Des responsabilités seront à rechercher sur l'incident du Trocadéro alors.. bien pratique de gloser sur l'appartenance "ethnique" des supporters du PSG..

D'une part, on évite de réfléchir sur la légèreté ayant conduit à organiser un tel rassemblement sans précautions suffisantes, d'autre part, cela permet à quelques politiciens de "tweeter" des réaction "bas du front", à y mêler Christiane Taubira, à passer un message discret en direction des franges les plus réactionnaires de leur électorat et à occuper la blogosphère identitaire..

Les clubs de supporters de foot, qu'ils soient de Manchester, du Caire ou d'ailleurs ont toujours eu attiré des individus qui trouvent dans le fait d'être plongés dans une masse, un superbe exutoire à leur mal-être.. Ca ne date pas d'aujourd'hui et ces phénomènes ne sont pas prêts de disparaître..

Anonyme a dit…

Oupps !
... oublié de signer :

GéBé

emile red a dit…

J'ai comme un doute quand je lis : "On peut aussi s'étonner que des forces de police qui répriment sévèrement des manifestants avec enfants et poussettes soient aussi laxistes avec des casseurs patentés"

D'une part, je n'ai vu nulle part une manifestation où la police s'en serait pris à des enfants, hormis dans les fantasmes de quelques ahuris qui pensent que repousser des assaillants seraient une volonté de nuire.

D'autre part, il est d'une inconséquence coupable que d'emmener des enfants, à raison plus des poussettes, dans des mouvements de foule qui peuvent générer de la violence.

Enfin je rappellerai à notre contributeur que les exemples concernant les exactions policières ont toujours concerné les conflits sociaux et quasiment jamais les évolutions sociétales, pour la bonne et simple raison que la police a toujours été un rempart du conservatisme et de la réaction.

Il n'est pas un fantasme que de constater qu'il y a beaucoup de policier de droite et d'extrême droite quand très rares sont ceux d'extrême gauche...

Il n'en reste pas moins qu'entre les manifs des sectaires anti mariage gay et les émeutes de ce lundi, tout le monde a pu voir, dans les deux cas, des excités jeter des bouteilles contre les forces de l'ordre, or, seuls ces derniers sont présentés aux tribunaux. S'il y a bien un poids deux mesures ils sont bien là...

Philippe Renève a dit…

Bien d'accord avec Gazi : les manifs de supporters du foot dégénèrent toujours plus ou moins, du fait de certains supporters ou de voyous qui en profitent pour s'amuser.

Emile, c'est vrai que la manif des anti-mariage homo n'a été réprimée que pour les énervés ; les manifestants ont pris quelques gnons et respiré un peu de lacrymo parce qu'ils ne se méfiaient pas assez des provocateurs. Si notre Sainte Christine Boutin est tombée dans la poussière ♫♪ les bras en croix ♪♫, c'est que son extrême spiritualité s'accommode mal des contingences bassement matérielles comme le niveau de pureté de l'air que Dieu fournit à ses poumons délicats que seul l'encens satisfait.

Philippe Renève a dit…

Le Koweit, sympathique pays grand ami de la France, pratique tout simplement la ségrégation raciale.
Gageons que les grandes nations, soucieuses des droits de l'homme, auront des actions retentissantes pour fustiger cette ignominie...

Philippe Renève a dit…

Poutine met la pression sur les USA à propos des conséquences catastrophiques des produits phytosanitaires sur les abeilles.

Mais les multinationales concernées financent les hommes politiques US : il faudra une catastrophe agricole aux USA pour que le gouvernement lève le petit doigt. Le plus tôt sera le mieux.

Anonyme a dit…

En fait, il n'y aura pas de catastrophe agricole aux États-Unis. Ce qui se prépare est bien pire : une OPA sur le vivant, tout simplement.
http://www.activistpost.com/2013/04robobee-robotic-pollinators-to-replace.html
De mini robots vont remplacer les abeilles pollinisatrices avec probablement en sus la possibilité de ne polliniser que des cultures OGM.
Tout le vivant va maintenant passer sous brevet pour le plus grand bénéfice de Monsanto et consorts.

Jules B.

Philippe Renève a dit…

C'est l'objectif. Mais au train où vont les choses, les abeilles seront exterminées bien avant que les mini-robots ne soient économiquement viables par rapport à la pollinisation naturelle : les fermiers vont souffrir.

Anonyme a dit…

Pas seulement les fermiers, Philippe ! L'approvisionnement ne sera plus assuré. Toutes les récoltes de plantes nécessitant une pollinisation seront menacées. Combien de temps peut-on survivre sur les stocks en attendant que les mini drones aient pris le relais ?

Jules B.

Philippe Renève a dit…

J'invite à lire une analyse de la situation économique européenne par un économiste américain, qui recoupe pratiquement à 100 % ce que je soutiens depuis des années.
Mais les dirigeants européens quitteront-ils leur dogmatisme profinance pour adopter les mesures proposées, dont la création monétaire ? D'ici là, l'Europe risque de souffrir encore longtemps.

Quelques extraits

« Vous savez très bien que les gouvernements, aujourd’hui, se méfient de la création monétaire, qui comporte des risques inflationnistes. En tout cas, c’est la conviction des dirigeants européens, à commencer par les dirigeants allemands qui détestent l’idée.

– Je n’y peux rien s’ils la détestent. C’est comme s’ils détestaient l’idée que l’eau est faite d’hydrogène et d’oxygène. S’ils n’admettent vraiment pas cette vérité, il faut accepter la proposition de Hans-Olaf Henkel [un économiste allemand, ancien président de la fédération de l’industrie, ndlr], qui suggère une sortie de l’euro.

Si les Allemands ne veulent pas participer à une économie européenne qui fonctionne normalement, ils peuvent la quitter. Il faut bien prendre conscience que vous ne pouvez pas être dirigés par des gens qui ont une vision complètement irréaliste de la façon dont fonctionnent les économies modernes sans que cela ne conduise à une catastrophe. C’est ce qui se passe en Europe actuellement.
»

(...)

« Il existe effectivement un groupe de personnes convaincues que le principal danger actuel est de perdre le contrôle de l’inflation. Mais parmi les gens qui sont en contact avec le monde réel, personne à ma connaissance ne les prend au sérieux. Eux savent que le problème, c’est le chômage, l’effondrement social et politique en cours... Cela s’appelle la déflation, pas l’inflation ! C’est un peu comme si, au milieu d’un incendie, quelqu’un débarquait pour clamer que le principal problème était le risque de pluie. »

(...)

« Quelles leçons pouvons-nous tirer de la façon dont la crise des années 30 a été surmontée ?

– La leçon, c’est qu’il faut combattre la crise par la solidarité, la démocratie, la flexibilité et le pragmatisme, pas par l’idéologie ou le dogmatisme. Et surtout pas en acceptant que les créanciers financiers aient le contrôle complet des mécanismes économiques. Leur seul but est de prendre possession d’actifs publics pour se rembourser d’une dette qui ne peut de toute façon pas être remboursée.
 »

Anonyme a dit…

Que voilà une musique céleste ! Enfin quelqu'un qui annonce clairement que dogmatisme et idéologies sont des plaies qu'il convient de tenir à distance. Seul le pragmatisme peut nous sauver. Mais cela impliquerait de se débarrasser de dogmes qui nous mènent à la catastrophe.
Il est clair que le but de la manœuvre est de faire main basse sur les actifs publics, de privatiser tout ce qui peut l'être au profit d'une poignée de prédateurs. Dans le cas de la Grèce, le but du jeu est de faire rendre gorge à l'État grec pour obtenir des droits de recherche et d'exploitation des hydrocarbures en Méditerranée. Il s'agit là d'une spoliation programmée rendue possible par l'incurie rare du gouvernement grec.

Mais cela fait du bien de lire un article prônant le pragmatisme. De là à le mettre en pratique...

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Ce que dit Michel Serres ici me semble assez juste : la nouvelle culture qu'il évoque est une véritable révolution dans la manière d'être et de penser. Sagement, il ne dit rien de son évolution possible (des événements contingents...), qui peut amener les pires ou les meilleures des choses ; elle peut conduire aussi bien à un individualisme forcené qu'à l'amorce d'une conscience collective.

Philippe Renève a dit…

Une charmante bluette de Marcela Iacub, qui confirme le profil du personnage. Je n'ai pu me retenir d'un petit commentaire.

Anonyme a dit…

Hum... on a connu Michel Serres mieux inspiré qu'avec ses petites Poucettes...

Jules B.

Anonyme a dit…

Madame Iacub fait preuve du même goût parfait et du même discernement dans le choix de ses amants que dans ses fines analyses sociologiques.
On comprend que l'Argentine l'ait délocalisée.

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Pour Michel Serres, la Petite Poussette n'est qu'un symbole.

Il ne serait pas déplacé que Madame Iacub retournât exercer ses œuvres dans les pampas.

Philippe Renève a dit…

Voilà une attitude stupéfiante : Anglais à l'université : Fioraso dénonce « une formidable hypocrisie ».

« "Il y a une formidable hypocrisie puisque depuis quinze ans, dans les (grandes) écoles, on contrevient à la loi Toubon sans que personne ne trouve à y redire", a rappelé la ministre. »

En somme, puisqu'une loi n'est pas respectée, ne soyons pas hypocrites, abrogeons-la. Les délinquants ont de l'espoir.
Mauvaise foi ou stupidité ? En tous cas, le français va être enterré par de telles bêtises ; après cela, le pouvoir socialiste dénoncera la mondialisation.

Philippe Renève a dit…

Merci à la personne qui m'a signalé cette vidéo remarquable : une belle leçon pratique de philosophie !

A méditer par ceux qui préfèrent la violence à la finesse, fût-ce dans les propos.

Anonyme a dit…

Anglais à l'université ou pas ? La question n'est pas simple... On ne peut que constater que l'anglais est la langue dominante en sciences, techologies, économie, finance, etc... Le nier ne serait pas raisonnable. Il suffit de faire un tour sur Wikipedia : plus de 4 millions d'entrées en anglais mais seulement 1,3 million en français. Tout est là... Le français est maintenant distancé, marginalisé. Les publications et communications scientifiques se font en anglais. Un scientifique qui ne lirait que le français et ne publierait qu'en français n'existerait tout simplement pas. Le problème n'est pas d'enseigner ou pas en anglais mais de donner des moyens à la recherche et aux scientifiques pour qu'ils puissent exercer leurs talents en France. Sinon, les plus brillants choisiront l'expatriation, généralement dans des pays anglophones. Quel gain pour la francophonie ?

Votre vidéo sur la puissance de la plume est un enchantement.

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Bonjour Jules

Je ne crois pas que des cours en anglais rendent nos universités plus attrayantes ; les étrangers qui en veulent ont le choix de bien d'autres pays. En revanche, tous les francophones du monde n'auront plus de raison de venir étudier en France et on peut craindre que la francophonie, déjà bien malade, n'en souffre cruellement.

Plus généralement, ce n'est pas en s'alignant sur les autres qu'on se rend performant et attrayant. La France a un certain nombre de spécificités qui ne sont pas des défauts mais peut-être bien des qualités et je ne crois pas qu'il y ait beaucoup à y gagner en les niant pour imiter les autres au risque de se banaliser. Ce serait un pas de plus vers cette mondialisation qui nivelle surtout par le bas.

Philippe Renève a dit…

Du reste, on peut se poser la question de savoir s'il faut avant tout rendre nos universités attirantes pour les étrangers ou performantes pour nos étudiants : qu'on leur donne donc des bons cours d'anglais et que l'enseignement soit en français, ce sera plus logique.

Anonyme a dit…

Mon cher Philippe, vous oubliez un point de détail : les universités françaises sont gratuites après les frais d'inscription relativement modestes. C'est pour cela qu'elles attirent les étudiants étrangers. Les Chinois et autres Asiatiques n'ont rien à faire de la francophonie : ils veulent faire des économies sur leur licence pour ensuite intégrer une université anglo-saxonne pour continuer leurs études.

Sinon, tout à fait d"accord que la mondialisation est un nivellement par le bas.

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Raison de plus pour décourager ces parasites en enseignant en français !

Anonyme a dit…

Philippe, si la France accueille des étudiants étrangers, c'est qu'elle y trouve son compte en termes d'influence, de rayonnement, de contacts, etc... c'est loin d'être de la philanthropie.

Jules B.

Philippe Renève a dit…

Bien entendu, mais accueillir des gens qui ne viennent que pour profiter de notre hospitalité n'est pas forcément "rentable"...

Anonyme a dit…

Au fait : que pense Marcella Iacub du suicide de Dominique Venner devant l'autel de Notre-Dame ?

Le geste va être amplement commenté dans la blogosphère d'extrème droite : opposant au mariage pour tous, un passé dans l'OAS, et une floppée d'ouvrages historiques où il évoquait les thèmes qui font fantasmer nos fascistes d'aujourd'hui en leur adolescence : les Freikorps, les Russes Blancs, la gloire des causes perdues.. un cran au-dessus de Jean Mabire mais guère plus d'intérêt historique que la plupart des ouvrages biographiques qui encombrent nos librairies..

Ce qu'il écrivit sur les armes à feu était nettement plus intéressant et plus lisible..

R.I.P.

Philippe Renève a dit…

Il a fait ce qu'il fallait pour être considéré comme un martyr : lieu célèbre, lettre solennelle et larmoyante.
Il a commis une grave erreur, car en cela il rejoint les kamikazes de tous bords, plus animés par la haine que par l'amour.
Le martyr satisfait avant tout son ego et son besoin d'action ; il n'est pas nécessairement utile à sa cause.

Anonyme a dit…

A propos de Dominique Venner :

Si il fit bien partie des « auteurs de références » pour ceux qui tiennent la « démocratie » pour un concept répugnant, il fut aussi l’un de ceux qui, patiemment, durant la traversée du désert de l’après-Vichy, reconstruisirent le socle intellectuel qui, au delà du Front National, imprègne aujourd’hui une bonne partie de la droite française.

C’est ainsi que le GRECE qui le compta parmi ses membres historiques, puis ses fractions, oeuvrèrent à dépoussiérer la pensée française nationalistes de ses oripeaux trop gènants (Maurrassisme, anthropologie raciale, etc..) en les relookant : « raciste » devint ainsi « racialiste » puis « différencialiste » mais sans renoncer à des concepts issus du national-socialisme et acceptables chez nous parce qu’exotiques : identité européenne, néo-paganisme, sous couvert de recherches sur les « racines » et les « traditions », ces idéologues puisèrent dans les études fumeuses de l’Ahnenerbe sur l’héritage ancestrale des Aryens mythiques..

Quant à l’œuvre « d’essayiste », pour ma part, je dirais « bofff.. » mais elle présente un intérêt toutefois car illustrant un paradoxe de cette famille idéologique. Si la plupart adhèrent au « vae victis » que Nietsce opposa au « Gloria Victis » chrétien, on y trouve une exaltation de losers historiques : Corps Francs perdus dans la reconquète de la Baltique, Russes Blancs errants en Sibérie avec l’amiral Koltschak, soldats perdus de l’OAS..

Des épopées romanesques beaucoup plus que des ouvrages historiques, inspirés par la lecture et la mystique guerrière des écrits de Junger et de Von Salomon, lecture obligée du jeune fasciste des années 50-60, dont ils n’atteignent guère la qualité littéraire.

Reste son encyclopédie des armes, domaine dans lequel il excella… Nul doute qu’il choisit avec soin celle avec laquelle il mît fin à ses jours.

Sinon, tout à fait d'accord avec Philippe sur le narcissisme du martyr, quel que soit la cause qu'il prétende incarner..

GéBé

Anonyme a dit…

J. Viens

Le Procureur de Médisons, lecteur assidu de De Souche, semble trouver le suicide admirable.
Homo- et islamo-phobe, Venner est vraiment un exemple...

Anonyme a dit…

@ JVIENS

Rien d'étonnant à cela...

Le Front National, par la voix de la fifille, a déjà salué le "geste éminemment politique, destiné à réveiller le peuple de France.."

Tandis qu'ailleurs on évoque une "longue et douloureuse maladie" pour expliquer son geste..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Les écrits de ce site ne m'intéressent pas.

Pour revenir sur ce suicide, remarquons qu'il faut une immense prétention pour penser que le simple « don » de sa vie peut servir une cause, quelle qu'elle soit : le martyr a nécessairement une très haute idée de l'importance de sa simple existence et donc de celle de sa mort.

Philippe Renève a dit…

Merci Gazi pour ces précisions ; le personnage était en effet pour le moins antipathique.

Philippe Renève a dit…

Envoyons nous aussi un « geste éminemment politique » à Marine le Pen et à ses sympathisants.

Anonyme a dit…

Difficile de généraliser, comme l’a fait Marcella Iacub, sur le suicide..

Il en existe plusieurs types.. le suicide théâtralisé relève souvent d’une certaine immaturité. L’exemple bien connu est le fantasme, répandu à l’adolescence, de s’imaginer spectateur de la culpabilité et de la douleur de ses proches.

Y voir une forme particulière de courage ? Cela se discute, car, bien souvent cela relèverait plutôt de la fuite devant une situation difficile à assumer..

Un exemple de suicide théatralisé me vient souvent à l’esprit, celui de Lupe Velez..

Vieillissante, amoureuse délaissée, celle qui fut une très belle femme, un temps maîtresse de Johnny Weissmuller, prépara un jour sa mort avec soin.

Elle fit décorer sa chambre, toute blanche avec des monceaux d’orchidées, arrangea les éclairages de ce lieu où l’on ne manquerait pas de photographier sa dépouille, étendue telle une gisante sur son lit somptueux.

Le soir fatal, elle invita ses amies, pour un ultime reps de cuisine mexicaine, arrosé de champagne, leur fit ses adieux, absorba des somnifères en surdose et s’étendit, attendant la mort..

Deux heures plus tard, le mélange piments + alcool + somnifères lui provoqua une douleur atroce à l’estomac.. Prise d’une envie de vomir qu’elle ne parvenait pas à réfréner, elle courut vers sa salle de bain, souillant sur son passage ses tapis de haute laine.. Arrivée à la salle de bain, elle se prit les pieds dans sa robe longue et bascula en avant.

Les photographes la trouvèrent le lendemain, la nuque brisée dans la cuvette de ses toilettes..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Etrange anecdote... En tous cas, une chose est certaine : un beau suicide n'existe pas. La mort n'est jamais esthétique.

Anonyme a dit…

Une certaine vision du suicide..

Surfant ici et là, je tombe sur des commentaires de supporters de Dominique Venner à propos de son geste..

Références à Mishima, à la "mort volontaire" des Romains et des Germains et même des Cathares...
(Hitler et Goebbels, sans doute trop contemporains, ne sont pas cités..)

Tout ceci se référant à la "Tradition", les Catholiques de ces mouvances se fendant même d'un "courage du sacrilège pour une cause juste"..

Finalement, on n'est guère loin du "Viva la Muerte" des Franquistes.

GéBé

emile red a dit…

Ne faisons pas trop cas de cet histrion pathétique qui finit sa triste vie de penseur de salle de bain, à l'image des Sidos et Bardèche, comme finissent généralement les barbons cacochymes.

Cette vieille baderne a voulu faire un coup d'éclat qui peut sidérer tant la stupidité a concouru avec la confusion.

Qu'un nationaliste, paganiste assumé, défende les valeurs d'une tradition fantasmagorique en prenant fait et cause contre le mariage homosexuel peut s'admettre, qu'il veuille mettre fin à ses jours en badigeonnant son geste banal dans un scénario de hall de gare contraire à sa mythique, passe encore, mais qu'il omette le dogme catholique dans la symbolique d'une rédemption toute religieuse à vouloir se faire passer pour un martyr reconnu de ses pairs et de la nomenclature sacerdotale intégriste déclenche un débordement d'hilarité plus que la compassion requise lors d'un tel évènement.

Non, dans la doctrine qu'il interpelle comme un aveu de fourvoiement, on ne se suicide pas, encore moins sous les ors de celle-ci, non plus on ne le fait d'une balle entérinant cette lâcheté face à la souffrance antinomique du statut de martyr ; et dans l'idéologie qui fut la sienne avant ce revirement de façade, le suicide se concrétise dans la contextualisation rituelle de l'expiation ou du refus de l'immoralité, à l'image du seppuku japonais.

Dans tous les cas ce suicide ne correspond à l'esprit d'aucun archétype du sacrifice que revendique l'acte de notre capon, ni dans l'offrande aux dieux par sa transgression du dogme, ni dans l’accès à sa propre apothéose par le renoncement à la souffrance qui aurait donné l'envergure manquant au sujet.

Il en résulte que cet acte qui se voulait emblématique et glorificateur a perdu toute signification tant par son incongruité que par son incohérence laissant toute place libre au ridicule de situation d'un film gore de série z.

Anonyme a dit…

Emile, bonjour,

Finalement, on trouve tout et n'importe quoi chez nos fascistoïdes hexgonaux.. Tandis qu'un Venner fantasmait sur notre chevalerie médiévale, un Bardèche, lui, bavait devant la société ommeyadde..

Je cite :

(Maurice Bardèche - Qu'est-ce que le fascisme ?, éd. Les Sept Couleur, 1962)

"L’empire arabe fut l’empire de la civilisation et de la beauté [...] les princes de leurs royaumes ne le cédaient en rien aux barons du Nord pour la justice et la courtoisie. Tel était le royaume des forts, tel était le royaume des guerriers. En ce temps-là, les usuriers n’étaient pas les maîtres et les légistes baisaient la babouche des émirs. Chaque chose était à sa place. Et la loi du Coran régnait qui veut qu’on écoute les sages, qu’on respecte la justice et qu’on honore ceux qui se conduisent comme des hommes pour la défense du Croissant.

Evidemment, dans leur culte de la Force, ils peuvent trouver objet de fascination partout : samouraïs, Chevaliers Teutoniques, Cosaques, Waffen SS..

On reste quand même au niveau du besoin de fascination de l'adolescent, sauf que celle-ci est socialement dangereuse..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Emile, en effet, ce prétendu sacrifice d'un prétendu philosophe mais véritable extrémiste de droite rate complètement son but : il ne suffit pas de jouer aux symboles pour être efficace.

Gazi, oui, le culte de la force, de la puissance est bien la marque de cette extrême-droite. Y mettre fin par un suicide est donc une sorte d'aveu d'échec.

Philippe Renève a dit…

On croyait avoir tout vu et tout entendu de ce pouvoir soi-disant de gauche, mais on se trompait lourdement.

François Hollande loue les réformes du marché du travail menées en Allemagne.

Ces réformes ont multiplié les emplois précaires, les petits boulots sous-payés (en 2010, 23 % des salariés gagnaient moins de 9,15 euros brut) et ont sensiblement accru les inégalités.

Et Hollande les approuve.

Philippe Renève a dit…

On s'interroge sur le prochain pas de Hollande : louer les profits de Total, encenser les banques, abolir le SMIC ? Suspense.

Philippe Renève a dit…

Chaque jour apporte son lot de déclarations cocasses. Aujourd'hui c'est l'autorégulation exigeante en lieu et place d'une législation sur la "gouvernance" des entreprises.

Autorégulation exigeante... Belle inventivité.
Le Medef est ravi.

Philippe Renève a dit…

Un bon résumé de l'affaire Lagarde-Tapie, par un avocat.

On voit que l'affaire n'est pas si complexe que certains complaisants le disent ; Lagarde a employé tous les moyens, y compris illégaux, pour que Tapie soit grassement indemnisé aux frais du contribuable. C'est si manifeste qu'elle ne pourra pas échapper à la justice.

Anonyme a dit…

pour information:
http://www.slate.fr/tribune/72839/affaire-tapie-lagarde-arbitrage-juridiquement-prudent

Philippe Renève a dit…

C'est un avis juridique, qui ne dépasse pas les limites du droit, comme il le dit.
Il reste que des escroqueries peuvent être tout à fait légales dans la forme alors que sur le fond elles sont manifestement malhonnêtes. Ainsi de cet octroi de 45 millions d'euros de préjudice moral à Tapie, dont la scandaleuse extravagance démontre bien le caractère exceptionnel et moralement infondé de la décision du tribunal arbitral : pour rester dans le juridique, il y a à tout le moins un abus de droit dans ce montant injustifiable.

Philippe Renève a dit…

On nous prie d'insérer ce lien et la mention de son auteur.

Un dessin de circonstance.
Charles-Hubert Marchiproute de Lambidouille.

Anonyme a dit…

Ce qui est fâcheux, Philippe, dans cette affaire Lagarde, c'est que le FMI va maintenant y regarder à deux fois avant de recruter des Français par qui le scandale arrive. Encore qu'il n'est pas sûr qu'une once de créativité financière soit véritablement une abomination pour eux. Plutôt une preuve de compétence. En bonne juriste, Christine Lagarde a dû s'assurer qu'elle restait dans le cadre de la loi. Donc inattaquable. Mais cela va être dur d'inculquer la morale républicaine aux enfants des écoles.

Jules B.

Philippe Renève a dit…

En effet. Quand on veut réinstaurer un peu de morale et de sens civique dans un pays, on ne permet pas que 45 millions d'euros soient versés à un chevalier d'industrie parce qu'il s'est fait rouler dans la farine.

Cela dit, pour le FMI, l'avenir jugera s'il est valorisant pour un pays d'avoir un de ses ressortissants à la tête d'une institution appliquant les règles les plus antisociales de l'ultralibéralisme.

Philippe Renève a dit…

Une confirmation.

La Commission européenne, avec un assez joli culot qui montre son état d'esprit, a invité mercredi la France à prendre des mesures dès cette année pour réformer son système de retraites ; elle donne même, alors que rien ne l'y autorise non plus, la marche à suivre.

Bruxelles recommande notamment à Paris « d'adapter les règles d'indexation, les âges minimum et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des retraites ».

La dernière précision confirme bien que cette Europe-là se soucie d'abord de la santé des employeurs. Que les ménages paient mais que les entreprises prospèrent, telle est sa devise. Economiquement stupide, mais à court terme très efficace pour les actionnaires.

C'est Warren Buffett lui-même qui disait un jour honnêtement « Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, évidemment, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner. »

Philippe Renève a dit…

Une parenthèse pour les amis qui me comprendront.
Pourriez-vous être ami avec quelqu'un qui écrit – entre autres élégances – « les inégalités, je m’en tamponne tant que je suis du bon côté du manche » ?
Moi non ; c'est pourquoi je ne supporte pas non plus ceux qui sont ses amis tout en se disant de gauche.

Rocla a dit…

Ca doit être la deyontologie des deyontologues ...:-))

Anonyme a dit…

La palme d’or du dernier festival de Cannes fait grincer des dents. Elle a tout pour déplaire à certaine frange de l’électorat récemment actives lors de la polémique sur le « Mariage pour Tous » : Une histoire de jeunes, d’amour entre filles, réalisée par un réalisateur visiblement pas « de souche » (Comme on dit sur certains sites) et qui embarrasse même la Tunisie.. Comme quoi, les crétins de deux bords opposés se rejoignent bien souvent..
A titre personnel, je ne pense pas qu’ait été récompensé un chef d’œuvre et aussi qu’en général, les films « sur la jeunesse » et les « années lycée » sont souvent des plantages..
Je me souviens du très mauvais « entre les murs », et de la calamiteuse « Journée de la Jupe » qui, elle, eu droit à des éloges dithyrambiques chez nombre de détracteurs de « La Vie d’Adèle ».

« Les chiens aboient, les cortèges nuptiaux passent »..

Je n’irai pas voir ce film, peut-être y jetterais-je un œil si, d’aventure, j’étais au courant du jour de sa diffusion télévisée..

Sinon, bonne nouvelle : c’est le printemps sur le Bosphore..

GéBé

emile red a dit…

Elle est drolatique cette expression "être du bon côté du manche".

Considérant un balai dont les poils seraient à la fois solidaires et du mauvais côté de ce manche, celui qui prétend être du bon côté est en même temps le tiers, larron de la farce.

On ne peut que faire le rapprochement avec ces expressions auto flagellantes dont le sens victimaire n'apparaît qu'à relecture compassionnelle comme "en avoir plein le cul" ou martiale "avoir des c... au cul".

La question demeure, sachant qui est du bon côté du manche, puisqu'il l'affirme haut et fort d'un coming out fulgurant, il ne reste plus qu'à deviner qui est du côté des poils...

Philippe Renève a dit…

Gazi, le sujet de ce film tombe à pic : le mariage homo, les amours homos sont d'actualité. On peut imaginer sans trop de mauvais esprit que ça a joué dans la décision du jury.

Emile, cette expression du « bon côté du manche » est une illustration presque idéale de l'extrême égoïsme qui va jusqu'au mépris et à la destruction, symbolique ou physique, des autres. C'est un des piliers du système ultralibéral, qui ne semble guère décourager certains.

Philippe Renève a dit…

La nouvelle du jour : Sarkozy conférencier invité par Goldman Sachs, avec Baroin dans ses valises. Ce n'est qu'une confirmation qu'il roule pour la finance internationale ; on ne pouvait pas trouver meilleur symbole de cette complicité.

Anonyme a dit…

Si ces conférences pouvaient l'occuper à plein temps et lui rapporter assez pour qu'il renonce à vouloir sauver la France à tout prix!

Jeanne

Philippe Renève a dit…

Oui, on se passerait volontiers des sauveurs de cette farine, qui sauvent surtout leur ego.
Quant à la victoire de NKM à la « primaire » UMP à Paris, ce n'est pas une victoire à la Pyrrhus mais une victoire à la... Copé.

Anonyme a dit…

Les manifestations d’opposition à Tayyip Erdoğan sont à suivre avec attention pour leurs répercussions sur l’ensemble de la région..

D’abord parce qu’il fragilise l’AKP.

L’AKP, ultime avatar du Demokrat Partısı, venait ainsi à la suite d’une longue liste de partis islamo libéraux, longtemps soutenus par les Etats Unis d’Amérique, en ce qu’ils s’opposaient tout d’abord au dirigisme économique de la doctrine kémaliste et, accessoirement parce que l’importance qu’ils accordaient au conservatisme en matière de religion en faisait des ennemis acharnés du communisme.

Ecartée du pouvoir par un putsch militaire en 1960, cette mouvance politique turque, sous ses successives renaissances (Adalet Partısı, Refah Partısı, Saadet Partısı, etc), réapparu sur la scène avec le succés aux municipales de 1995 du Refah, amenant Recep Tayyip Erdoğan à la tête de la mairie d’Istanbul.

Il est à noter qu’à cette époque, l’un des plus féroce sapeur du kémalisme fut l’Union Européenne.. Faisant pression sur le pays, au gré de la valse-hésitation de une intégration sans cesse promise puis repoussée, des réformes libérales furent adoptées, mais aussi les pouvoirs de l’armée, rempart du kémalisme furent sans cesse grignotés..

La dernière démonstration de force des opposants au « Conservateurs libéraux » , aujourd’hui oubliée, fut le « putsch virtuel » du Conseil de Sécurité Nationale de 1997 (dans les faits : des manœuvres militaires dans les grandes villes du pays) en opposition à l’autorisation du port du voile dans les Universités..

Depuis : le complot raté Ergenekon, qui permit de procéder à une purge dans l’état major, écartant les derniers haut gradés kémalistes fit des dégats dans le camp laïque qu’il est difficile d’estimer réellement.

Aujourd’hui, le peuple kémaliste est dans la rue.. Que fera l’armée ? Obéira-t-elle au pouvoir ou le kémalisme garde-t-il assez d’influence en son sein pour qu’elle intervienne en faveur de la contestation ?

Difficile de présager de quoi que ce soit..

En tous les cas, l’AKP, référence culturelle respectable de tous les gouvernements islamo-conservateurs ayant capté le pouvoir à l’occasion des différents « printemps arabes » mise en demeure par le peuple, cela posera question au Caire ou à Tunis..

Il fait beau sur la Turquie, espérons que cela durera..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Merci pour cette analyse, Gazi. Il est curieux de voir qu'ici l'armée est plutôt garante des libertés que le pouvoir politique, ce qui n'est pas si fréquent. Espérons que les Turcs pourront retrouver les libertés du kémalisme face à l'emprise de la religion.

Anonyme a dit…

Ce rôle de l’armée est difficile à comprendre pour nous, effectivement..

Cette » tradition » relève d’un long héritage historique..

Tout d’abord Byzance, son empire, sa bureaucratie et un certain culte de « l’Etat ».

Mehmet Le Conquérant, lorsqu’il prit la succession de l’Empire Romain d’Orient, prit comme modèle ce type de fonctionnement et la Turquie, au contraire de l’ Europe, ne connut pas réellement le féodalisme ou sinon, sous des formes très atténuées (Pour les spécialistes : le « Timar », attribution de terres aux militaires, puis les « Ayans » forme atténuée de nos seigneurs, n’eurent une importance tenant de l’anecdotique)

Ensuite le rôle des Janissaires, régiments d’élite de l’armée ottomane, qui, régulièrement, lorsqu’ils estimaient que le Sultan ne jouait pas son rôle à la tête de l’Etat (Par exemple, en cas d’augmentation excessive du prix des denrées alimentaires), se révoltaient le déposaient et plaçaient ensuite à sa place le suivant dans l’ordre dynastique..

Contre-pouvoir, les Janissaires jouissaient d’une réelle autonomie, renforcée par leur appartenance au Bektaşisme, mouvement musulman hétérodoxe, fortement teinté de syncrétisme chrétien..

Progressistes longtemps, les Janissaires devinrent ensuite un obstacle à la modernisation de l’Armée et leur élimination ouvrit ensuite une ère de réformes, l’époque dite des « Tanzimat ».

Vinrent plus tard les « Jeunes Turcs », officiers formés à l’étranger, influencés par les Lumières, et qui s’opposèrent au Sultan Abdül Hamid II que l’on qualifierait aujourd’hui d’islamo-conservateur..

Puis pour fin,ir le kémalisme, qui paracheva la construction idéologique des Jeunes Turcs : Nationalisme, Jacobinisme, Laïcité, dirigisme économique et coupure des liens avec le monde « arabo islamique »..

En 1948 survint la guerre froide, un intérêt des Etats Unis vis-à-vis de la Turquie frontalière avec l’URSS et intégrée dans l’OTAN. L’adoption à cette époque du multipartisme vit émerger le premier des partis « anti kémaliste », qui bénéficia du soutien de Washington, sapa nombres de symbole du kémalisme (retour de la prière en arabe, politique économique libérale, etc..) puis se vit renverser par un coup d’état en 1960..

Ce premier coup d’état vit s’allier des militaires laïques appartenant pour certains à la gauche, pour d’autres à l’extrème droite natonaliste..

Deux autres coups d’état, plus teintés d’anticommunisme, eurent lieu en 1971 et 1980, l’aréme se retirant à chaque fois, cet intermède aboutissant à une réforme de la constitution..

Extrèmement simplifié, cet inventaire donne une idée d’un mode de fonctionnement très particulier des institutions militaires en Turquie, acteur incontournable de la vie politique et aujourd’hui en sommeil.. Mais jusqu’à quand ?

GéBé

Philippe Renève a dit…

En effet, cette place de l'armée et son rôle politique ne sont pas communs ; on les comprend mieux au vu de ce passé.

emile red a dit…

Je suis atterré, scandalisé, écœuré, d'apprendre qu'un jeune garçon de 19 ans puisse mourir sous les coups de déchets humains à la solde d'une idéologie mortifère que le laxisme ordinaire pour ne pas dire la connivence coupable des autorités laisse se répandre comme une vermine toxique.

Combien va-t-il falloir encore de ces démonstrations mortelles pour que les médias, les politiques, les citoyens comprennent qu'il n'y a pas de fasciste gentil, qu'il n'y a pas de fasciste honorable, qu'il n'y a pas de fasciste républicain.

Une fois de plus, on va assister au déballage des alibis douteux. La folie, l'isolement, la méconnaissance, l'incompréhension, l'inculture vont servir de prétextes à tous les sbires de l'extrême droite pour tenter de se démarquer des coupables.

Comme ce fut le cas pour un Anders Breivik ou pour une Beate Zschäpe, la totalité des nervis, des idéologues et des militants de la haine vont se disculper de leurs responsabilités. De nouveau, ils vont affirmer que les victimes sont coupables, que l'air ambiant, la crise planétaire, la couleur des chaussettes ou l'âge du capitaine sont des éléments déclencheurs de toute folie meurtrière.

Ainsi, tous les collabos du nationalisme putride vont refuser de lier ces actes insupportables aux diverses détestations qui les animent soutenus qu'ils sont par la légèreté des médias avides et les calculs politiciens.
Non, l'extrême droite n'est pas soluble dans la société, non, elle ne peut en aucun cas être fréquentable, non la porosité avec la droite démocrate ne peut être acceptée.

Précisément, alors que j'écris ces mots, on apprend que la fille du tortionnaire borgne d'Algérie prétend ne rien à voir avec l'énième crime de sa horde...

No Pasaran...

Anonyme a dit…

Un effet collatéral de la campagne des "Anti-mariage pour Tous" ?

Vraisemblablement : l'adoption de la loi, la raréfaction des rassemblements "Un-papa-une-maman-il-n'en-va-pas-autrement!" provoque un vide..

En haut de la hiérarchie, on opte pour le suicide grand-guignolesque.. tandis que la piétaille se répand dans les rues et s'en va taper sur le quidam..

Au gré des articles, on retrouve cité Serge AYOUB aka "Batskin", figure médiatique de la mouvance dans sa dimension parisienne, régulièrement interviewé depuis des années par la presse, il était revenu sur la scène au moment de la campagne pour les apéros cochonaille-pinard de rue..
La blogosphère identitaire va s'empresser d'hurler au complot.

GéBé

Anonyme a dit…

Oupps ! Un "e" a disparu du post précédent. Le lecteur attentif saura lui retrouver sa place !

Philippe Renève a dit…

Et maintenant, bien sûr, les nervis d'extrême-droite (et leurs bienveillants complices objectifs) assurent que les pauvres criminels n'ont fait que se défendre. Mais qui donc a tué ? Ecœurants, ces violents en actes et en paroles.

L'extrême-droite se caractérise avant tout par une idéologie de la violence, de la force physique et de la domination physique ou mentale des autres. Il suffit de voir le look de ces brutes assumées pour comprendre que le muscle leur tient lieu de cerveau.

Wald a dit…

Salut Philippe,

Terrible nouvelle. Vu ce qu'il se passait à Lyon, pas des masses étonné hélas. Le précédent Breivik, qui n'a pas fait un carton sur les "bronzés" qu'il haïssait mais sur des types aussi blancs que lui (mais sociaux-démocrates). Les discours identitaires, la musique identitaire, dont une minorité importante des textes visait les "collabos" et les vouait au tabassage ou à l'élimination physique. Après, il y aurait le chantier gigantesque des discours antisocialistes, anti sociaux-démocrates, discours marqués par une déshumanisation croissante des "ennemis". Qu'est-ce qui unit quasiment (dans les 90%) tous les "réacs" du net et d'ailleurs (internet, sarkozy, copé, romney) ?

-ils procèdent d'une séparation stricte et quasi absolue entre une véritable humanité "républicaine" (d'ailleurs, il y aurait à dire sur le choix de ce mot, qui n'implique aucunement une démocratie)et ce qui est décrit comme une espèce de meute hurlante.
-Le choix du type de contact avec toute personne identifiée comme appartenant à l'autre camp. Insultes, mauvaise foi, refus d'échange véritable, calomnies, attaques ad hominem. Ca découle d'ailleurs du reste, par un discours idéologique qui fait des "autres" plus tout à fait des humains à part entière. Que ça aboutisse à des cas comme hier ou Breivik avec certains types de personnes ne me surprend pas.

Philippe Renève a dit…

Bonjour Wald
Oui, le point commun est cette violence, ce refus de respecter quiconque a d'autres idées. La technique Sarkozy, de dresser les Français les uns contre les autres pour tirer les marrons du feu, n'est pas étrangère à cette intolérance qui ne profite qu'aux extrêmes, l'extrême-droite en l'occurrence : en voulant repousser à droite les modérés et les centristes, on ne peut qu'envoyer à l'extrême-droite les déjà partisans d'une droite dure.

On voit les dégâts de cette tactique sur internet par exemple, où certains sites clairement racistes et xénophobes paraissent très fréquentables à ceux de la nouvelle droite. On pourrait nommer ainsi ceux qui, souvent partis de la gauche dans leur jeunesse, épousent toutes les thèses de la droite la plus extrême - xénophobie, racisme larvé, refus des libertés individuelles - tout en prétendant la détester.

Wald a dit…

J'ai vu aussi sur AV un autre groupe, plus réduit. C'est à dire des gens de droite dure ou revendiqués FN mais avec qui on peut encore discuter et qui d'ailleurs causent régulièrement de tel ou tel point avec le camp d'en face de leur propre initiative (je pense à deux-trois personnes sur AV). Dans ce petit groupe, la dominante protestataire (très anti-élites), anti-européenne, anti-immigration (avec un ou deux cas de racisme biologique) et anti-mondialisation est forte, la composante "darwinisme social" est globalement très atténuée (alors que c'est incontournable chez les tea-party ou à un degré quand même moindre chez un Sarkozy).

Comme les premiers, ils sont très hétérogènes. Ils s'en différencient notamment par l'absence de division eux/nous sur le mode actuellement dominant ; d'un côté les gens "courtois" (guillemets de rigueur), bien élevés, civilisés, méritants socialement et économiquement (le peuple), en un mot "comme il faut", et puis tout le reste (les moins que rien), "bronzés", chômeurs, gauchos, socialistes type PS, musulmans. Grille que l'on retrouve à peu près partout et quasi sans modification dans la "réacosphère". Atlantico, Causeur, Ring, Le Point, Dreuz (un site à dominante ultrasioniste mâtinée d'un peu de néolibéralisme tendance Friedman). L'autre extrême-droite est elle bien moins pro-sioniste, bien plus anti-élitaire et il y a beaucoup moins ce binarisme bons/mauvais, les clivages se font différemment. Les seconds, les "protestataires" partagent avec les premiers surtout le refus de l'immigration et dans une moindre mesure du sociétal, mais divergent sur l'économique et le social. Il n'en reste pas moins que certains sont infréquentables.

Une des seules voies qui me vient à l'esprit est de chercher à échanger avec des personnes de droite "fréquentables". L'état d'esprit "mort à la gauche", pour le connaitre de près, il n'y a rien à faire, ceux qui en sortent le font par un mouvement interne, pas par une sollicitation extérieure. Eux peuvent avoir des idées extrêmes, voire des projets violents, mais si c'est le cas c'est d'une manière bien plus diffuse et différée.

Ne pas oublier que si la "réacosphère" parle fort, il y a une majorité silencieuse, celle qui fait que Sarkozy, Copé et Marine Le Pen restent impopulaires, que Hollande a gagné en 2012 et Obama idem.

Un bouquin intéressant sur le sujet, "La haine de la démocratie" de Jacques Rancière, pas mal.

Wald a dit…

Salut Philippe,

Sur ce que tu dis, je vois très bien de quoi tu parles, mais je n'ai pas envie de donner de noms en ce moment. Je vais essayer d'en discuter ailleurs que sur les forums. Rien contre toi évidemment, mais pas entre convertis.

Sinon, il y a un point qu'on oublie trop rapidement. L'extrême droite française tendance groupuscules identitaires a quand même tenté au cours de ce siècle débutant d'assassiner un président de la république en exercice. Que ça ait eu l'aspect d'une farce, bouffonnerie ou pantalonnade à cause de la personnalité de la victime potentielle (et de son rabaissement de la fonction de président), de celle du pauvre Maxime Brunerie, du mode opératoire et de son échec lamentable, soit, mais n'empêche que c'était bien une tentative de meurtre sur un président.

On ne peut plus continuer ainsi. Un exemple tout frais.
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/06/05/des-chercheurs-creent-de-faux-souvenirs-de-guerre-chez-des-soldats/

Comment on peut encore croire au libéralisme de type néoclassique avec tout ce que les sciences du comportement et la neurologie nous apprennent depuis quelques décennies ? La rationalité parfaite des acteurs, la pleine conscience des préférences, c'est dépassé depuis tellement longtemps. Il faut passer à autre chose. Pour ma génération et même celle qui a 40 ans aujourd'hui, sans parler des plus jeunes.

Bonne journée Philippe

Anonyme a dit…

@ Wald

Sur la "réacosphère" bruyante.. je suis d'accord !

Elle est bien structurée : il suffit de constater, quand elle se manifeste en réaction à un évènement, l'homogénéïté des réponses apportées sur le web.

On retrouve ainsi les mêmes pages mises en lien (le plus souvent, des faits divers mal ficelés de quotidiens régionaux, soigneusement sélectionnés par les tâcherons de "f.desouche").

On trouve bien sûr dans cette réacosphère des nuances idéologiques : des différentes fractions de l'extrème-droite assumée, à la droite "dure" favorable aux alliances "pragmatiques jusqu'aux "Je suis de gauche et je ne suis pas raciste MAIS...

Il y en a ainsi pour tous les goûts.

Cela rappelle le PCF à son apogée dans les années soixante, qui rassemblait ainsi les plus divers "Compagnons de route".

Mais la réacosphère s'entend finalement bien pour faire la claque à Marine Le Pen même si on peut distinguer des nuances dans l'enthousiasme..

En observant, on s'aperçoit des copinages, surtout dans la frange des réacs "honteux" : la laïcité-alibi aurait dû les inciter à une campagne pour la courageuse Femen tunisienne mais, ces activistes s'en étant pris récemment aux Catho-Identitaires anti "mariage pour tous", elles ne sont guère en odeur de sainteté..

Le même phénomène avait été observé pour les "Pussy Riot", guère défendues par les vertueux laïco-féministes, si prompts à s'émouvoir face à la moindre manifestation d'obscurantisme.

GéBé

Philippe Renève a dit…

Wald, Gazi, merci de vos commentaires. Je vois que nous sommes parmi les indignés face à ce fascisme qui vient de tuer.

A remarquer le comportement caractéristique de tous ceux qui ne s'émeuvent pas de ce triste événement : lorsque le scepticisme sur les circonstances du meurtre l'emportent sur le réflexe d'indignation, c'est le signe manifeste d'une distance significative.

Mais les faits sont là : un gamin a été tué par des nervis d'extrême-droite.

Anonyme a dit…

Et pendant ce temps Place Gezi...

Les évènements de Turquie, si l'opposition à Erdogan tient bon, pourraient avoir des répercussions en d'autres lieux du bassin méditerranéen..

Les "printemps arabes" d'Egypte et de Tunisie ne m'avaient guère enthousiasmé.. La récupération de la colère populaire par les partis islamistes était inéluctable, ceux-ci représentant la seule force structurées dans des lieux où la gauche fut longtemps impitoyablement réprimée, guerre froide et "équilibre des blocs" obligent..

Je ne me souviens que trop d'un plateau TV français, où des représentants de l'opposition tunisienne jubilaient du "retour à la démocratie" et du visage fermé de la fille du responsable du Parti Communiste Tunisien qui, elle, était plutôt sceptique sur la composition du gouvernement qui se mettrait en place..

La Turquie d'Erdogan offrait à tous ces partis un exemple respectable auquel se référer publiquement. L'opposition populaire qui se manifeste aujourd'hui tendrait à écorner la "réussite" de l'AKP aux commandes du pays.

Seule inconnue, la réaction de l'armée. Constitue-t-elle encore un bastion du kémalisme, après les purges récemment opérées en son sein ?

Si jamais elle s'emparait, même provisoirement comme elle en a coutume, du pouvoir.. s'ensuivrait une vague de répression qui toucherait bien sûr l'AKP, mais aussi les Kurdes et l'extrème-gauche car, si le kémalisme est progressiste en matière de laïcité, son versant nationaliste est plus sombre.

GéBé

Wald a dit…

Des membres des JNR avaient déjà été impliqués dans des affaires avec mort d'homme. Dans l'exemple ci-dessous, empoisonnement mortel sous la contrainte d'un clandestin.

http://www.liberation.fr/culture/0101585058-du-peroxydase-dans-la-biere

Autre lien intéressant

http://www.yabiladi.com/articles/details/16182/france-justice-considere-ratonnade-maghrebins.html

http://www.rue89lyon.fr/2013/05/21/a-lyon-le-proces-dune-ratonnade-du-gud-reporte/

En une minute sur Google. Ce sont des milieux coutumiers de ce genre de faits, beaucoup sont très peu relayés dans la presse parce qu'ils en restent au coups ou aux menaces. L'homme qui a tiré à balles réelles sur Jacques Chirac venait de ce marigot.

emile red a dit…

J'ai découvert ce matin une nouveauté à l'écoute des diverses ondes de la bande FM que je me devais de vous soumettre.

Vous devez vous souvenir, il y a quelques années, durant le forum de Gênes, tristement célèbre, de l'apparition d'un symbole de la novlangue qui a fait florès, depuis, dans l'ensemble de la sphère médiatique, j'ai nommé "l'ultra gauche".
Je me suis longtemps demandé à quoi se référaient les petits malins qui avait inventé cette appellation pour le moins étrange.

Ce matin, au détour des Infos, quelle n'a pas été ma surprise d'entendre un besogneux parler des groupuscules fascistes de l'ultra-droite, réveillant ma conscience léthargique et me fournissant les indices que je n'osais plus espérer.

Après quarante ans de lutte contre le fascisme et ses débordements, je ne m'étais jamais représenté l'échiquier politique dans les termes généralement usités, cette ligne franche et claire qui déterminait chacun à sa place et une place à chacun.
Donc la droite était à droite, la gauche à gauche et à chaque bout les extrêmes, le concept d'ultra-gauche décalant vers la droite tous les points précédents, d'où la justification aussi bizarre qu'anti-mathématique du centre droit.

Tout roulait pour le mieux pour nos scribes de la presse balourde et immuable, quoiqu'un rouage de leur discours bien rodé semblait mal s'emboiter dans ce schéma simpliste, leur fameux "les extrêmes se rejoignent".

Nouvelle représentation, nouveau dessin, rien ne précisait nulle part que la ligne fut nécessairement droite, bien que nos journalistes le plus souvent y adhéraient dans un élan unanime qui ferait pâlir le premier sauteur à la perche, notre ligne, donc, ne serait pas droite mais courbe, à vrai dire, plutôt circulaire, alors, en effet, les extrême se trouvaient aboutés tels deux amoureux sur un banc publique.
Quand je dis les extrêmes, je veux dire l'extrême droite et... j'ai mis en action mes neurones, j'ai connecté mes synapses, j'ai activé la matière grise, mais rien à faire, l'ultra-gauche était invisible, impossible à situer à moins de la faire chevaucher l'autre camp.

emile red a dit…

Et la lumière fut, tant que les souvenirs, les idées, se bousculaient comme une foule un jour de soldes. Tout s’éclaircissait, tout devenait limpide, la présence quasi quotidienne depuis quelques mois des chefs rangeo-bombers sur les écrans, la mansuétude envers les crânes rasés, les colonnes ouvertes aux croix celtiques, toute cette faune stylée offrait à nos élites du stylo-micro l'image d'un nouveau monde en devenir, l'humanisme pointilleux, le voisinage léché, la tranquillité assurée, bref, le repos du guerrier en mal de loisirs encadrés.
Je saisissais mieux pourquoi cette pratique viscérale à détourner le regard du bon peuple de ces animaux d'ultra-gauche, ces anarchistes, ces black-blocs, ces libres penseurs, tous ces libertaires empêcheurs de tourner en rond qui ne veulent que malheur, souffrance et désolation.

Quand dans le cercle des idées l'ultra-droite vient recouvrir de ses tonsures l'extrême-gauche essoufflée, l'ultra-gauche se paraît des vocables les plus terribles, qui fascistes, qui totalitaires, qui nazis, même, puisqu'ils sont "anti", prêts à éradiquer le bon sens et radio Courtoisie, les églises et les patrons, EDF et nos maisons... Alors que la Marine se fait toute miel, à deux doigts d'épouser Copé dans sa viennoiserie, ménageant son sacrum sur la chaise percée d'une UMP déliquescente, les "anti" envahissent la place, véritable fléau du dieu qu'ils assassinent avec armes et bagages.

C'est ainsi que j'ai compris pourquoi on nous tournait le dos, pourquoi nos convictions étaient incompatibles avec ce nouveau monde serein et propre, la raison pour laquelle moi et mes semblables n'auront jamais l'audience de ceux qui pensent comme il faut et font la mode et les artistes.

Malheureusement et pour notre infortune... moi et les miens sommes Antifas...

emile red a dit…

... se paraît = se pare ... Pfff !

Anonyme a dit…

La palme de l'analyse la plus pointue en cette affaire Meric revient à.....

Bernard Debré, député de Paris !

Pris sur son blog :

"Il est dramatique que cette violence règne. Elle a plusieurs raisons, plusieurs motivations et d’abord l’égarement idéologique de l’Extrême-droite et celui de l’Extrême-gauche. Il faut aussi rappeler l'existence de tous ces jeux hyper violents mis à la disposition des enfants qui, lorsqu’ils deviennent adultes, ont cette culture dramatique. On ne peut qu’être révolté par ce type d’action hyper violente.

Je suis révolté en entendant Pierre Bergé, comme d’autres d’ailleurs, vouloir trouver la source de cette violence dans les manifestions pacifistes des femmes, des hommes et des enfants qui ont défilé dans Paris contre le mariage pour tous."

Les jeux vidéo ! Il fallait oser ! On tremble à l'idée que ceux-ci aient pu exister dans la décennie 1930/1940..

GéBé

Philippe Renève a dit…

Gazi, si j'avais à choisir entre Bernard Debré et un plombier pour me faire opérer, je préfèrerais le second, qui dit certainement moins de bêtises...

Emile, tu as raison : dans la conscience collective des médias (qui fait pluie et beau temps dans les cerveaux), ces fascistes sont le plus souvent représentés comme des ultras, donc des gens un peu excessifs mais très propres sur eux, alors que l'extrême-gauche (extrême étant un peu superflu du reste) ne compterait que des intellos utopistes, sales et barbus, dont la seule activité consiste à faire le coup de poing contre des rasés bien inoffensifs.
Mais Wald nous rappelle bien à propos que les nervis fascistes n'ont rien de gentils bagarreurs et n'hésitent pas à massacrer et à tuer.

C'est ce joli glissement à gauche qui a fait apparaître la droite comme un centre mou, le FN comme une droite vraie et les groupes fascistes comme des petits gars un peu nerveux, c'est tout.

Anonyme a dit…

Et maintenant, tout devient compliqué..

NKM, Anne Hidalgo, Gérard Collomb se font huer par des militants antifascistes.. tandis que le PS a participé à des rassemblements (dont celui de Lyon) à la mémoire de la victime..

Et la blogosphère identitaire de hurler à la récupération honteuse d'un fait divers.. avec des nuances très "faux-culs" dans le style "respect à la victime" tandis que leur fond de commerce, c'est l'exploitation éhontée de ce type d'infos, avec F.de souche comme pourvoyeur principal..

Tragicomique, non ?

Sur cette exploitation des faits divers par ces mouvances d'extrème droite, un "outil" largement diffusé, tirant parti de tous les préjugés classiques du racisme.. Le DIVERSITOMETRE.

On y apprend à reconnaître le "bronzé" (comme naguère le Juif), caché dans les faits divers..
Facile : si le forfait est commis à plusieurs, avec un couteau, contre une personne vulnérable..

L'appartenance ethnique (ou plutôt, sa non appartenance augroupe des "Blancs innocents") ne fait aucun doute !

Diffusé par tous les courants de la mouvance, parfois (pour ceux à façade respectable) au nom de l'humour, c'est une authentique incitation à la haine raciale..

GéBé

Philippe Renève a dit…

« Et Guéant ?
– ...
le pauvre homme ! »

emile red a dit…

Non seulement Guéant mais la blonde catcheuse et vice présidente bras droit à l'UMP du fabuleux Copé.

M. Tabarot dans la tourmente des malversations, le panier de crabes devient une nasse, que dis-je, un tombereau...

Philippe Renève a dit…

Et peut-être bien le tombeau des espérances politiques de tout ce joli monde !

Philippe Renève a dit…

Et voici une virginité toute neuve : Frédéric Lefebvre, l'ex-sniper de Sarkozy devenu "porteur d'unité"... Le titre est de France Info, tss tss.

Il nous revient en député élu avec 54% de 14% des électeurs, c'est dire le triomphe.

Il faut à tout prix regarder la vidéo, au moins le début. Cessez toute activité, laissez le lait déborder sur le feu, éteindre le gaz, allumez une cigarette et ne manquez pas ça, par pitié : il s'agit de quelque chose d'explosif. Car entendre Frédéric Lefebvre assurer, avec toutes les apparences de la conviction la plus vertueuse, sans jamais qu'on perçoive le moindre soupçon d'hilarité, « Ce qui compte pour les Français (...), c'est qu'on sorte de ces postures politiciennes permanentes » est vivre un grand moment d'Histoire et de dramaturgie.

Philippe Renève a dit…

J'avais en 2009 suggéré à nos Immortels qu'ils récompensassent M. Lefebvre pour certains traits admirables de sa personnalité ; à ma connaissance ils n'ont pas encore donné suite.

Nul doute que, redevenu représentant du peuple, il ne s'attache à parfaire ces éminentes qualités ; cette interview montre qu'il redouble d'efforts avec beaucoup de réussite.

Unknown a dit…

Je vais me regarder tout ça avec un thé au sucre Candide...

Sur un air de Zadig et Wagner.

Philippe Renève a dit…

Dans un fauteuil Voltaire, j'espère !

Philippe Renève a dit…

Voici une chose admirable.
Primaire UMP à Paris: Le rapport sur la fraude restera secret.

Les primaires UMP c'est vraiment transparent : on ne voit rien du tout.

emile red a dit…

C'est incroyable cette concomitance entre le PS et l'UMP au sujet d'élections et de votes internes.

Ils jouent les mêmes partitions du vainqueur désavoué et de la minorité qui l'emporte.

Au final, tu votes, tu votes pas, le résultat ne dépend plus de toi

Philippe Renève a dit…

Les primaires, c'est de la com' primaire...

Philippe Renève a dit…

Les langues commencent à se délier sur l'affaire Tapie...
Tapie lors de la victoire de Sarkozy : "On l'a tous vu exulter : ça y est, j'ai les sous".

Un passage à retenir, entre autres :
« Du coup, la sentence n’est pas illogique, selon vous...

– Elle est logique mais scandaleuse : les turpitudes du Lyonnais ne font pas la vertu de Tapie, car contrairement aux petits porteurs, ce n’est pas son argent que Tapie avait risqué dans Adidas, mais surtout celui du contribuable : c’était le Crédit lyonnais qui avait avancé la majeure partie des capitaux ! »

Philippe Renève a dit…

C'est en fait le même principe que pour les banques : spéculer avec des fonds qui ne vous appartiennent pas, et si l'affaire tourne mal, ce sont les contribuables qui paient, ce qui revient une fois de plus à privatiser les profits et étatiser les pertes.

Philippe Renève a dit…

Rappelons que Tapie avait acheté Adidas avec des prêts bancaires, notamment du Crédit Lyonnais, et que c'est le CDR, émanation de l'Etat (par l'EPFR), qui a indemnisé Tapie, pour une fois grugé par une banque, avec la plus grande largesse : c'est bien une spéculation avec des fonds d'emprunt qui a mal tourné et le contribuable qui a payé.

Philippe Renève a dit…

On nomme effet de levier la rentabilité supplémentaire apportée dans un investissement par des capitaux empruntés. Pour le mécanisme décrit ci-dessus, on pourrait parler d'effet de levier sur les impôts...

Anonyme a dit…

On semble s'acheminer vers une contestation de l'arbitrage. Une nouvelle procédure va en dépit des manoeuvres suivre son cours. Les chiens aboient, la caravane passe.

Philippe Renève a dit…

Les choses semblent en effet se préciser et se précipiter. Il est temps.

Une chose est certaine : Tapie est le symbole même de l'affairisme à la Sarkozy, et, s'il s'est fait rouler dans la farine par le Lyonnais et méritait une juste compensation, rien ne justifiait les 45 millions d'euros de « préjudice moral », quel que soit le contenu donné à ces termes par ce tribunal arbitral sur mesure.

Il est probable qu'un certain nombre de valets de Sarkozy ont trempé dans cette histoire, qui ne saurait se résumer à une banale indemnisation ; souhaitons que la justice aille jusqu'au bout et surtout jusqu'en haut.

Philippe Renève a dit…

Il est amusant de voir que dans la classe politique personne ne défend Tapie en ce moment. A gauche le PS attaque ; à droite, on ne le connaît plus, il n'a jamais rencontré Sarkozy ni Guéant, juste quelques secrétaires et huissiers, tous défunts sans doute.
Quand même, quelques vieillards aux idées chevrotantes, entre Alzheimer et Parkinson, le défendent avec l'application des séniles désœuvrés que l'entourage pardonne car pendant ce temps ils ne font pas sous eux.

Philippe Renève a dit…

A tous

Les spams affluent en ce moment sur le blog. Je rétablis donc le petit système de contrôle pour éviter les envois automatiques.

Anonyme a dit…

Hello Philippe,

Tes chers amis sont à propos de Tapie fidèles à leur ligne de conduite. Déblatérer sur la gauche et les immigrés du matin au soir. Etre contre ils savent. Etre pour quelque chose, nada. Anti-système, anti-immigrés, anti-Revelli, anti-toi,anti-handicapés, anti-colre, anti-sociologie, anti-PS. Je continue, anti-ZEN, anti-Rocla, anti-journalisme citoyen, anti-mariage homosexuel.

Anti-PS maladifs et comme c'est le pouvoir socialiste qui veut contester l'arbitrage, comme c'est le PS, c'est forcément de la merde. CQFD. On va donc chercher tous les arguments possibles et imaginables et surtout ne pas parler d'autre chose parce que c'est tout ce qui les intéresse. Un jour le PS, le lendemain les bronzés, le surlendemain la collusion entre les bronzés et le PS, d'une grande variété.

Aujourd'hui c'est Morice qui déguste, demain ce sera le tour d'un autre. Il y a quelques jours c'était COLRE.

Elle avait tout résumé ici sur leur fonctionnement, sa citation les définissait à merveille quoiqu'elle ne s'appliquait pas directement à eux. Mais forcément, ils se sont sentis visés et ils l'ont citée. Qui se sent morveux se mouche.

"« l’argument-clef a été l’égalité ». Non. Vous triez ce qui vous arrange. Vous préférez faire des mamours avec vos (soi-disants) adversaires idéologiques déclarés (frontistes, ultralibéraux, identitaires, intégristes…) qu’avec des républicains, comme Sampiero par exemple…"

COLRE avait tout dit, évidemment l'auteur de la citation s'est bravement défilé pour répondre. Courage fuyons.

Bobo l'islamo

Philippe Renève a dit…

Bonjour Bobo (?)

Vous résumez bien la situation. Il est beaucoup plus facile de rassembler quelques paumés contre quelque chose que quelques bonnes volontés pour approuver, proposer ou encourager.

Mais tout ça ne nouuuus regarde pas !

emile red a dit…

Faisons mine de ne rien lire, de ne rien voir.

Il serait désespérant qu'à l'image de vieux encroutés du ciboulot, nous versions dans l'amertume brunâtre à voir fuir ceux que nous encensions hier et à leur trouver toutes les infirmités dont la vie nous auraient affranchis.

Sous cet aspect, les choses sont si simples, nulle question, nulle interrogation, simplement se persuader que nous sommes détenteurs de la seule vérité, infaillible, indiscutable et sanctifiée.

A quoi bon aller nous embrumer l'esprit, diversifier nos analyses, confronter nos idées, quitte à accepter quelques compromissions ou à construire une lâche unanimité, le confort est si grand à jouer les pies jacasses dans notre tour d'ivoire hermétiquement close.

Qu'importe les baves de chiens, les détritus semés, les ordures qui s'amoncellent, nos complaisances ou nos dénis, il se trouve toujours un complice pour amoindrir nos outrances, n'est-ce pas ainsi que se construit un terril de cette fiente qui colle aux basques ?

Les murs nous protègent, les serrures nous rassurent et nos fidèles larbins veillent, que demander encore qui fasse de nous de meilleurs oligarques que nous sommes déjà ?

Et puis quoi, personne n'est obligé, qu'importe nos débordements, notre coterie est notre assurance, nous y faisons comme bon nous semble et tu n'as que le choix de te plier à nos lois, essuie toi les pieds en entrant et n'oublie pas, cher ami, de laisser la merde où tu l'as trouvée en entrant...

Philippe Renève a dit…

Il ne faut pas non plus exagérer dans l'autre sens : passant, dis bonjour en entrant et ne crache pas sur les tapis, merci !

Wald a dit…

Ca commence à sentir le sapin pour Tapie, bonne nouvelle. Avec Guéant qui traine maintenant une batterie de casseroles supérieure à celle d'un chef trois étoiles, le système Sarkozy des bons copains et des copains des copains va être mis en lumière.

Philippe Renève a dit…

Bonjour Wald

Oui, je crois qu'il va y avoir du ménage chez les escrocs et les profiteurs de la bande à Sarko.

Philippe Renève a dit…

Notre ami Charles-Hubert Marchipoutre de Lambidouille nous fait remarquer cet intéressant article analysant la lettre de Christine Lagarde à Sarkozy : allégeance médiévale, SM je t'aime-fais-moi mal, synopsis d'un vaudeville ? Entre Dagobert, Sacher-Masoch et Feydeau ?

Philippe Renève a dit…

Quelle époque, tout fout le camp : fermer les Saints Lieux de Lourdes par crainte de l'eau du ciel, quel manque de foi...

Philippe Renève a dit…

Dans l'affaire Tapie, il se confirme (Affaire Tapie: des fonctionnaires racontent les pressions) que tout le monde était contre l'arbitrage... sauf les décideurs, c'est-à-dire Sarkozy.

emile red a dit…

Suite aux inondations dans les Pyrénées, j'ai été bluffé par les réactions immédiates et appropriées du gouvernement.

En effet, qui mieux que Walls pour orchestrer les secours, qui mieux que Batho pour sauver Lourdes des eaux...

Philippe Renève a dit…

Très juste. A Lourdes les Pellerin se gardent Duflot mais Delaunay la vie.
Cela dit, Hollande ne casse pas des Bricq.

Philippe Renève a dit…

En voilà une bien bonne : Déclarations de patrimoine de vos députés: vous pourrez les consulter… en préfecture et en donnant votre nom.

Ça c'est de la belle démocratie bien transparente : les petits curieux seront fichés, tout simplement.

emile red a dit…

Et s'ils ne sont pas sages, que l'envie les pousse à trop parler, c'est un an de cage et 45 000 euros d'amende.

Elle est belle notre république, pardon, notre oligarchie...

Même Wauquiez (par électoralisme pur) voudrait aller plus loin

Philippe Renève a dit…

Dans l'affaire Tapie, le Canard Enchaîné du jour affirme que Nanard n'a guère été grugé par le Lyonnais dans la mesure où il avait lui-même fixé le prix de vente de ses actions Adidas (en quasi-faillite à l'époque) dans une lettre à la SDBO le 16 décembre 1992. Le Lyonnais n'aurait racheté en sous-main que pour éviter un désastre et Tapie n'a contesté que lorsqu'Adidas est redevenue rentable sous Louis-Dreyfus en 1996.

Donc selon le Canard Tapie n'est pas du tout une victime et la bande à Sarkozy a dû recourir à cet arbitrage truqué pour le satisfaire. Le Canard est en général très bien informé.

Philippe Renève a dit…

Charles-Hubert Marchipoutre de Lambidouille, très moralisateur, nous a déniché d'assez jolies histoires à méditer.

emile red a dit…

Alors nous apprenons que l'espion le plus recherché du monde se cache entre Moscou, La Havane et Bogotá.

Espérons que le journaliste chanceux qui le croisera ne lui posera pas cette question vitale sur le confort des places affaires dans les jets de l'Aeroflot, ça pourrit renverser la totalité des élections municipales dans notre pays.

Ce pauvre Snowden, s'il continue à se cacher va être accusé d'avoir excité Clément Meric et poussé les Boneheads à s'armer de poings américains pour ne pas s'en servir à tuer malencontreusement à l'insu de leur plein gré.

Et tous ces évènements qui provoquent l'abdication de l’Émir du Qatar, ça laisse songeur...

Philippe Renève a dit…

Ce Snowden quand même, quel manque de savoir-vivre : gêner l'oncle Sam dans sa curiosité naturelle, quel crime. S'il ne se retrouve pas à Guantanamo avec les vilains barbus, il aura de la chance.

Qui a dit « pas tous vilains » ? Terroriste, va.

Anonyme a dit…

Commentaire trouvé sur le net :

"Clément Méric est l'agresseur du nazi.. Et alors ? On peut aussi rejuger De Gaulle parce qu'il n'a pas mis les patins en rentrant de Londres".

Trouvé aussi sur le net :

"Rien à foutre d'être convoqué ! Vous allez vois c'que j'vais leur mettre !" (Bernard Tapie).

Mais qu'attend-t-il donc pour demander la nationalité russe ?

GéBé

Philippe Renève a dit…

Ou plutôt martienne. Suggestion : on fourre Depardieu et Tapie dans la première fusée venue, direction Mars. Ils feront plein de pognon là-bas et on sera débarrassés.

Philippe Renève a dit…

Toutefois j'entrevois quelques obstacles pratiques : chargé comme il est, Gégé va vomir partout dans la capsule et Nanard lui en voudra de tacher son costard en soie sauvage à trois patates. Et désintoxiquer Gégé, le toubib qui y arrivera n'est pas encore conçu.

Le voyage s'annonce poétique.

Anonyme a dit…

Ce qui est intéressant à observer, c'est à quel point certains personnages vulgaires et sans scrupules peuvent avoir de soutiens chez les beaufs..

Qu'il s'agisse de Depardieu (de plus en plus incompréhensible à chaque nouvelle apparition), de Bernard Tapie, de Silvio Berlusconi ... ou de toute caricatures de toute-puissance propre à susciter l'identification des frustrés..

C'est cette vulgarité décomplexée qui fit le succès de Sarkozy et de Jean Marie Le Pen.

Certains artistes, même les plus mauvais, se trouvent un public à leur image qui leur demeure fidèle : plus le numéro est lourd et consternant, et plus ils en redemandent !

GéBé

Philippe Renève a dit…

Il est rassurant pour les génies de rencontrer des génies célèbres, pour les imbéciles de rencontrer des imbéciles célèbres.

Mais... tournons la page !

Philippe Renève a dit…

Passons donc à une nouvelle page.

Philippe Renève a dit…

Voici donc une nouvelle page. Les commentaires précédents sont ici.

Philippe Renève a dit…

Nous disions donc... Des Bigard, des Tapie et autres zouaves trouveront toujours plus grossiers qu'eux pour les apprécier, tant le spectacle de ses propres tares chez les autres satisfait et rassure.

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