dimanche 18 septembre 2011

Internet et comportements sociaux agressifs


Nous voyons tous sur internet les lamentables tournures que prennent facilement les débats sur certains sites de discussion: de prime abord ou au bout d'un certain temps, la conversation, parfois sur des sujets tout à fait futiles, vire au pugilat verbal, avec violents rejets et insultes, explicites ou non. Cette agressivité, qui n'est pas habituelle dans les relations entre individus dans nos cultures policées, s'explique essentiellement par quatre facteurs qui se conjuguent.

En premier lieu, la distance introduite par le média, l'ensemble clavier-écran-ordinateur-liaison internet joue un très grand rôle. Elle éloigne les interlocuteurs, qui ne sont plus que des entités plus ou moins abstraites, comme les machines utilisées, et perdent en grande partie leur caractère humain; même si l'intervenant connaît réellement ses interlocuteurs, il se comportera comme en face de machines inhumaines et donc potentiellement hostiles. On voit bien que la distance croissante dans, par exemple, une conversation orale en présence de la personne, un entretien téléphonique et un chat sur internet entraîne une agressivité croissante dans le comportement.
Une conséquence du média spécifique est l'absence de manifestations physiques des sentiments de l'intervenant, comme attitudes du visage ou du corps, cris, etc., qui engendre une frustration comparable à celle du téléphone, les inflexions vocales en moins.
La forme d'expression par écriture au clavier et lecture à l'écran est également source d'agressivité par l'agaçante difficulté à pianoter d'un côté et les textes écrits à la va-vite et ainsi ambigus ou faussement interprétés de l'autre. Là où dans une correspondance épistolaire les délais atténuent cet effet, en permettant une lecture lente et approfondie et une réflexion sur le contenu et la réponse qui ne peut que calmer les esprits, la communication quasi instantanée sur le net incite à la précipitation de la lecture et de la réponse, où l'émotivité va s'exprimer au moins autant que la raison.
L'anonymat habituel sur internet et l'usage de pseudonymes contribuent bien sûr à augmenter l'agressivité: en face d'un inconnu, on est naturellement plus agressif que devant une personne connue, toutes choses égales par ailleurs. Dans la vie, il est rare qu'on discute longuement avec des inconnus; c'est fréquent sur internet, où l'intervenant ne connaît pas ses interlocuteurs, dont dans le meilleur des cas il a une opinion sur la personnalité fondée sur des informations très insuffisantes.

Le phénomène de groupe joue un grand rôle dans le comportement. Sur de nombreux sites de discussion, les interlocuteurs habituels se connaissent et un sentiment de groupe se crée vite, avec l'influence des « meneurs », le partage – pas toujours instantané – des idées, le suivisme, etc. Ainsi lorsqu'un élément extérieur vient se mêler aux débats, la tentation du rejet est naturellement forte en face d'un personnage nouveau, s'il ne correspond pas assez à la norme du groupe et apparaît ainsi comme déviant.

Dans les comportements sur internet, le sentiment d'impunité est sans doute pour beaucoup dans le fait que certains se « lâchent » comme ils ne le font jamais dans la vie.
Il est d'abord la conséquence de la sensation de foule: il y a des millions d'intervenants sur des milliers de forums à un instant donné, tout cela apparaît comme rassurant quant aux conséquences de comportements violents, qui ne se remarqueront même pas. Le sentiment de futilité, de légèreté de choses qui ne durent pas, passent vite, seront oubliées demain est aussi propice au laisser-aller dans les échanges; rien n'est gravé dans le marbre. Mieux, l'impunité est assurée à peu près totalement pour ceux qui peuvent a posteriori supprimer leurs traces, les administrateurs des sites par exemple; on voit que très souvent ils font disparaître ce qui peut être gênant dans leurs propos ou ceux d'autres intervenants; dans ces conditions chacun libère son agressivité sans crainte de suites quelconques.

La personnalité cachée des intervenants sur internet est également importante pour expliquer la tournure agressive des débats. Lobbyistes, fanatiques, en général bien dissimulés et nuançant adroitement leur propagande pour la déguiser en réflexion, tyranneaux, mégalomanes et déséquilibrés de tout poil se mêlent aux débats et en dénaturent l'esprit même le plus serein. Ces caractères, qui se remarquent rapidement dans une conversation physique où chacun peut mieux juger de l'autre, passent longtemps inaperçus sur internet si l'intervenant est un peu retors. Tout internaute habituel se rend compte périodiquement que tel interlocuteur, au début intéressant voire sympathique, ne débat que pour un but précis et inavoué ou souffre clairement de troubles psychologiques graves.

On peut noter en conclusion que beaucoup de points de comparaison existent entre le comportement sur internet et celui des automobilistes: anonymat, instantanéité des échanges, entre machines et non entre hommes, et agressivité conséquente tout à fait particulière dans les réactions.
Nous ne jugeons pas utile de donner des exemples. Chacun connaît des sites où ces comportements sont quotidiens; c'est pourquoi nous nous efforçons de les éviter ici.


lundi 12 septembre 2011

La qu’est-ce-ça-peut-te-foutrattitude



Voyage de cinq copains dans les contrées verdoyantes d’un début septembre 2011
Etant une bande de jeunes désirant se fendre la gueule, nous nous retrouvâmes chez Daniel surnommé Nini, moustache Astérix, âgé d’à peine 65 printemps, aîné d’entre nous qui, malgré ses droits de Nénesse n’a jamais émis la moindre revendication quant à ses droits sur les lentilles. Il nous fit une merveilleuse salade de tomates, de poivrons avec une vinaigrette très digne et succulente suivie et précédée de non moins bonnes choses. 

C’était un lundi 5 septembre vers midi à Côtes-d’Arey, Isère , à quelques encâblures de Vienne. Deux d’entre nous venaient d‘Alsace le matin même effectuant dans les 400 km avec leur cheval d’acier. Jean-Marie de Kaysersberg, le plus jeune, seulement 51 ans, dans la force de l’âge avec son gilet Harley-Davidson et son amour de la bécane, le plus audacieux mais toujours prudent sur la route. Ensuite Paul l’autre Alsacien de Mulhouse natif de Clonas sur Varèze, frère de Nini et surtout le réunisseur de nous tous, 60 balais en décembre. Sans lui pas de qu’est-ça peut t’fout… 

Puis Christian, celui qu’on met devant pour séduire les nanas, physique impec de jeune premier avec sa belle Honda noirte, le seul sachant lire une carte, c‘est lui qui nous traduisait. Seulement 59. Et le dernier, comme d’hab, Robert et son GPS la frime. Avant de partir j’avais depuis la batterie de ma moto installé une prise 12 volts . Ça m’a donné l’air intelligent pendant toute la durée. Un peu plus jeune de quelques mois que Nini.

Ça va là-haut ?

Top départ vers le Puy en Velay à 15h12 ….les aventures vont commencer.

130 km nous séparent de l’arrivée deux heures et quelques plus loin. C‘est le moment pour dire que théoriquement une voiture intendance devait suivre, avec réserve d’eau, appareils pour cuisiner et tout ce qu’il faut pour accompagner ce voyage. Patatras la veille du départ des incidents indépendants de la volonté de Paul ont empêché la présence de l’auto-atelier. Il était prévu d’habiter dans la tente et de tirer le repas du sac. Les projets furent détruits. Arrivés à Yssingeaux renseignements pris à l’Orifice du Tourisme nous pouvons réserver des lits dans des gîtes. Je propose en tant qu’ancien pratiquant des Auberges de Jeunesse de voir au Puy les conditions. En prenant un virage avec passage piétons on s’arrête pour laisser passer deux personnes. J’en crois pas mes yeux Claude Arnold un copain d’école au bras de sa femme Sylvie, que nous voyons de temps en temps aussi bien à Mulhouse qu’ici dans le midi ….


Nous voici devant l’ Auberge que nous trouvons fermée pour le moment. Levant la tête j’aperçois dans la maison en face un bonhomme nous observant. Courtois je lui lance: ça va là-haut ? Réponse du tac-au tac: qu’est ce que ça peut te foutre ?
Aussitôt j’ai pris la décision de ne plus lui adresser la parole…
Il nous a donné le titre du récit.
Paul se dévoue pour se rencarder un gîte à côté du Puy dans un village nommé Bains. Sommes reçus par une charmante petite dame qui tient un grand gîte d’étape. Elle se débrouille de commander un frichti au café-pizzéria du village et cet homme charmant décide de nous livrer liquide et solide sur place. Une aubaine car il commençait à se faire tard. Pour la peine le lendemain sommes allés boire le café chez ce commerçant agréable et avons passé un bon moment là.

Vers 9h30 départ pour Langeac distant de 43 km. Vroum vroum, fé pas bien chaud, ce Bains étant situé en altitude. Apercevons une montgolfière se découpant entre soleil ciel bleu et mer de nuages, magnifique moment de vol suspendu dans le temps.
La route est sympa, achtung les gravillons, hantise du motard. Voici Langeac, coup de chance jour de marché. Jean-Marie demande au patron de la terrasse de café si on peut casse-croûter si on commande la boisson. Pani pwoblem dit-il en meilleur français. Nous voilà bien installés en plein soleil mais à température supportable, c’est Paul ou Jean-Marie qui a fait les emplettes, saucisson, fromage pain, le fromage et le pain étaient bien bons. On n'ira plus chez ce boucher. Par contre, comme des rois à cette terrasse Bon ça manquait un peu de jeunesse, la moyenne d’âge frisant septante…
Après ce bon moment reprise des aventures. Une flaque d’huile sous le carter de ma 125 indique une avarie. Durite pétée ou autre diagnostic, Jean-Marie nous trouve un réparateur moto pas loin qui nous dit d’aller à Saint Flour chez le concessionnaire Honda 52 km plus loin. C‘était notre itinéraire. Le mec nul de chez nul nous explique que s’étant fait mal au bras il ne peut rien faire (on aurait dit que son numéro mal au bras il le faisait depuis vingt ans tellement il était au point).

Pierre et Roffiac

Il nous envoie néanmoins chez son meilleur concurrent et nous avons un peu la gorge serrée, car si ça continue on fera le tour de France des réparateurs moto. Coup de chance nous tombons sur l’ancienne concession Suzuki de Saint Flour. Pierre et son commis nous reçoivent comme des Jésus (il a dit à son apprenti voilà les Jésus :texto) Sourire aux lèvres, décontracté Pierre hisse l’engin sur le porte-moto. Démontage du carter d’embrayage, la fuite provient du joint de carter qu’il faut changer. Paul court chez le concessionnaire Honda en haut de la ville qui bien sûr n’ a pas cette piece dans son magasin. Le con .
Pierre décide en même temps que nous de réparer à la pâte à joint. Opération menée de main de maître, car réparation terminée plus de fuite. Addition plus que correcte, on invite Pierre à venir boire un coup au gîte du soir à la ferme Le Ruisselet à Roffiac Cantal, dix minutes de Saint Flour.

Dont nous prenons d’ailleurs la direction. Surprise, au contraire du gîte précédent il s’agit d’un grand établissement, ancienne ferme convertie en auberge, tenue depuis quelques générations par la famille. Vaches poules canards oies nous font la sérénade d’accueil. Dans un grand pré on peut soit venir et mettre sa caravane ou son camping-car. Pour rester dans un budget convenable nous prenons une chambre de trois et une de deux et décidons de manger sur place le soir même. Apprenons que Jacques Chirac et sa fille Claude sont venus manger ici une année précédente, en effet dans le hall d’entrée photos du Jacques avec les maîtres et servants du lieu. Eh bien même sur une photo d’amateur on lui achèterait la voiture d’occasion de nos rèves, sans moteur ni freins…sacré Jacques…
Nous voilà sur la terrasse à l’heure de l’apéro. Spécialité d’Auvergne le pastis vert, mélange de pastis et de verveine. Un p’tit coup de scie fait bon effet et le moment ponctué par une belle fin de journée est bien agréable. D’autres hôtes partageront le repas du soir dans une salle où les grandes tables réunissent les mangeurs. Nous sommes environ une trentaine, et pour la plupart des marcheurs sac à dos. Bon repas, et bonne atmosphère. Vers 22 heures le Pierre des motos qu’on n'attendait plus est venu nous saluer, ce qui a ajouté à notre bonheur. Re coup de scie en son honneur, et très agréable moment en sa compagnie. Un bonhomme comme on aimerait en voir plus souvent.

D’ailleurs le lendemain matin après le p’tit déj, retour chez lui pour voir si dans son magasin il aurait une optique de phare pour une de nos motos. Il cherche partout, mais non, trouve pas. Paul fait ajouter un peu d’huile à sa bécane, et nous constatons que ce soit le soir ou le matin Pierre est toujours de bonne humeur. Il nous explique la méthode Coué, paraphasant le pharmacien Coué qui à chaque pilule vendue disait  « ça va vous faire du bien  ».
Le plat c'est beau. ( Il vend des bombes anti-crevaison le Pierre… )
C'est pas le tout, le but de notre équipée est de voyager, faut donc partir et aller plus loin. Nous prenons la direction du viaduc de Garabit.
Le viaduc de Garabit est un ouvrage ferroviaire situé près et sur la commune de Ruynes-en-Margeride, en France dans le Cantal, qui permet à la ligne de Béziers à Neussargues (ou ligne des Causses) de franchir les gorges de la Truyère, affluent du Lot. Entièrement métallique, il fut construit par la société Gustave Eiffel & Cie et achevé en 1884, mais la mise en service de la ligne n’eut lieu qu’en 1888. Il est situé sur la route de Saint-Flour à Mende, à 14 kilomètres de Saint-Flour. (P’tit coup de Wikipédia là). Photos de jolis points de vue beau temps et tout… Nous cheminons dans les endroits par là écarquillant nos mirettes devant l’adresse du grand architecte du big-bang. Et nous voici en direction de Chaudes-Aigues une petite commune qui détient le record d’Europe concernant la température du plus chaud jaillissement d’eau . 82 degrés Celsius . Mais auparavant nous allons nous restaurer et allons trouver la perle des perles.

Chantal et Simone

Il est vers 15 heures et on a toujours pas mangé, c’est encore Jean-Marie qui découvre ce café-bistrot à Ternes entre Saint Flour et Chaudes Aigues, il entre et demande si possibilité de casser une croûte à la petite tenancière, qui, vraisemblablement n’a jamais su dire non. Fini son service de midi où elle sert des habitués avec plat du jour aux oignons, elle nous propose un assemblage à sa façon. Son restau sent le formica, ses verres le Duralex et son coeur l’or en lingots. Apéro tranquillou, elle nous porte sur un plat en inox des années 50 un des meilleurs jambons crus en fines tranches, pancetta et saucisson des cochons les plus joufflus. Canon de rouge, bon pain, la vie s’ coule, paisible.
Plat 2: Omelette aux cèpes (il n’ y avait plus de cèpes) elle a remplacé par d’ autres champignons, et omelette aux lardons, mais achtung, pas trop cuite ni pas assez, un amour d’ omelette une avec laquelle on ferait sa vie, on quitterait ses parents, jetterait ses billes les plus belles. Chantal derrière son comptoir sirote son 102, contente de faire plaisir. Nous avons l’ impression d’ avoir été adoptés sur le champ. Mais d’où vient cette gentillesse ?

Soubitamenté surgit une femme troisième âge, robe serrée sur un corps anciennement, très anciennement joli, décolleté 3000, avec une voix en dessous mais très forte disant en guise de franchissement de la porte d’entrée du magasin: c'est moi Simone celle qui rit quand on la ramone…
Nous v’là en plein délire de retours d’âge avec souvenirs souvenirs du temps où on était beaux juvéniles et croquant la vie à pleines dents. Chantal, un peu jalouse lui montrait du dépit alors que Simone lui avait emmené des raisins du Languedoc qu’elle avait quitté la veille.
Ces deux nanas, Chantal 51 ans, Simone dans les bien plus, auraient pu rendre des hommes heureux, si elles avaient rencontré le bon numéro. Des nanas pleines d’humour de gentillesse derrière des carapaces profil bas et j’vaux rien.

Grand plateau de fromages, re canon, dessert, goutte à volonté.
Demandons l’addition elle nous emmène un ticket griffonné 55 euros pour les cinq lascars que nous sommes.
Nous mettons un bon pourboire chacun, et de côté dans notre cheutron une case pour les gentilles filles dont nous nous souviendrons jusqu’ au bout.
En partant, sur le seuil de son établissement de luxe et plutôt devant son bistrot, son vélo, décoré par des rigolos comme nous, un grand panneau « 102 » et à l’arrière deux pots d’échappement style fusée Ariane…
Un des plus jolis numéros de clown par une artiste à jamais inconnue.
Salut les nanas, on the road again…

Denise

Partir c'est mourir un peu.

Morts nous poursuivons la route vers Chaudes-Aigues en pensant à toutes les Simone et Chantal qui ont eu la gentillesse de nous regarder de faire le complément avec notre masculin en étant si féminines et toujours encore pleines de mystères jamais résolus. Quelle chance d’approcher la compréhension de cette différence entre femmes et hommes. La féminité et la grâce des nanas nous clouera toujours sur la tête de nos misérables spermatozoïdes éjaculés aux vents dispersants… Ce sont elles qui nous font la vie.

Arrivons à Chaudes-Aigues vers 16 heures. Tour de l’endroit. Paul maître eaux achète une tasse et s’en sert une au jaillissement. Laisse refroidir et goûte le liquide. A la table du bistrot il commande même un thé, mais avec l’eau cherchée au bec. Le temps change et il se met à pleuvoir, le contraire pour des motards. Une majorité décide de se baigner à la cure dans les eaux thermales.
Le plus dur reste à faire, soit rejoindre le gîte à Denise, laquelle aurait mieux fait de cultiver des cerises….
Lieutadès distant d’une vingtaine, sous la pluie, beurk. On est mouillés jusqu’ à partout. Denise ne daigne ni allumer un radiateur pour sécher nos affaires ni avoir le sens commercial consistant à un accueil souriant riant. Elle a pour elle d’avoir cette maison à l’abri de la pluie , et c’ est déjà beaucoup.
Sur le wc à l’ étage où nous logeons un panneau: ne tirez pas la chasse d’eau pendant la nuit pour ne pas déranger les voisins. Bon d’accord me dis-je.
On mange sur la table commune avec un couple venant de Nantes.Repas comme çi.

On se dirige vers les chambres. Salut tout le monde. Ayant une vie organisée chez moi dans le Vaucluse je suis un peu détraqué gastrique, toutes les deux heures WC et, d’éducation manuel savoir-vivre je n’envisage point de laisser à la vue du suivant les résultats de ma digestion. Je tire la chasse toutes les fois. Au matin nous descendons pour le petit déjeuner. Café thé, Denise cuit des gaufres, sympa. Ca coule. Subitement, curieuse elle cherche à savoir qui a tiré la chasse d’ eau toute la nuit ? Elle dort juste en dessous du WC et toute la nuit elle a été réveillée. Personne ne moufte, et sur le ton de l’humour je lui dis que j’ai fait dans le lit donc c’ était pas moi.
Une fois partis plus loin j’ ai expliqué ma gastro aux amis et avons bien ri.
Manquerait plus qu’au 21 unième siècle on ne puisse se soulager, gîte rural où non.
Il fait grand soleil, nos vêtements vont sécher sur nous.

Avant-dernier jour, jeudi 8 septembre environs de 9 heures…

Plein sud vers le lac de Sarrans:
Le lac de Sarrans suit très fidèlement le tracé de la Truyère dont il a noyé l’ancien lit. Il mesure 35 km de longueur pour une largeur moyenne de trois cents mètres. Le barrage proprement dit est formé par une monumentale digue en voûte de cent treize mètres de hauteur supportant la route et faisant la liaison entre Sainte Geneviève sur Argence et le département du Cantal. Le lac a une envergure de 1000 hectares (merci Wiki).
Impressionnante cette retenue. Des escaladeurs avec piolets cordes et autres accessoires de montagne déboisaient les à-pics avec l’agilité de lapins de garenne.
Electricité hydraulique étant le but de ces grandes installations.

Autre suivant , Mur de Barrèz.
Mur-de-Barrez est le chef lieu de canton de Midi-Pyrénées situé le plus au nord de la région. Mur-de-Barrez est construit à l’extrémité nord du plateau du Barrez à l’altitude de 800 métres, entre les vallées du Goul à l’ouest et de la Bromme à l’est. Situé dans le sud du Massif central aux confins du Rouergue (actuel département de l’Aveyron), Mur-de-Barrez est donc aussi influencé par les coutumes, la culture et l’architecture de la Haute-Auvergne (actuel département du Cantal).( wiki encore )
Jour de marché. Encore une fois la vie retirée des anciennes contrées, dépourvues de la grande distribution où le marché a toute sa place en tant que fourniture de marchandises diverses. Suite à ma gastro, je ressentais encore quelques contractions (merci Christian).
Repas tiré du sac, en fait Jean Marie avait trouvé un marchand vendant du très bon sauce, pâté de campagne et un magnifique fromage de Salers accompagné de litrons de rouge et pain de campagne de l’Aveyron.

Le soir du même jour direction Aumont sur Aubrac. Pour le dernier jour adieu les varices, on se paye l’hôtel-restaurant ses tables nappées et tableaux aux paysages nature morte hauts comme trois pommes. En attendant passage des gorges de la Truyère, Laguiole avec arrêt achat couteaux pourvus de manches en buis ébène et autres bois d’arbres rares… Un joli petit village avec plein de marcheurs et de couteaux. J’en n'achète pas, depuis qu'en colo j’ai perdu un très beau couteau tombé entre des grumes j’utilise de simples instruments avec manche ordinaire et lame du même métal. Nini ancien boucher se fait plaisir en choisissant un joli exemplaire pourvu d’un manche tenant bien en main. Paul hésitant pour une lame carbone et Christian se décidant pour un canif à belle allure. Jean Marie lui se contente comme moi de regarder, ayant déjà ce qu’ il faut.
Le soir repas et gîte à l’hôtel de la famille Prunière à Aumont sur Aubrac donc. Garage pour moto. Grande salle de restaurant avec de nombreux marcheurs sac à dos. Bonne nuit reposante après chez Denise des cerises.

Dernier jour

Direction Landos vers 9 h. Ce sera notre point de séparation. Est pour les Alsaciens, Sud Est pour les Dauphinois et plein Sud pour moi.
Grandrieu petit village de Lozère Grandrieu est situé au coeur de la Margeride, l’une des 4 régions de Lozère avec l’Aubrac, les Cévennes et les Causses, située entre 1000 et 1500 m d’altitude. La Margeride, c’est une montagne granitique aux formes doucement arrondies, recouverte de landes à callune (bruyère) et myrtilles, de forêts de pins sylvestres, d’épicéas et de fayards (hêtres).
Le granit est partout présent, la roche dure et cristalline, érodée par le temps, forme de superbes chaos granitiques dont la Margeride tire sa force.
C’est le même granit qui fait l’architecture rude et robuste des fermes et des maisons enracinées sur ces hauts plateaux.

L’eau est partout, elle sillonne tout le territoire sous forme d’étroits ruisseaux, les uns paisibles, d’autres dévalant, incrustés dans le sol. Paul sur ce marché glisse sur une marche et se fait un mal aux côtes dont il se serait passé .
Demandant notre chemin à un ancien du village celui ci indique tu vas à droite après le carrefour, ensuite après le pont tu vas à droite, et quand tu vois l’usine à bois tu vas à droite. Et n’oubliez pas, ici à droite c’est pas à gauche. Avec une verve intraduisible même sur grand écran.
Arrivés à Landos une fois de plus casse-croûte chez un bistrot avec tables à l’extérieur et femme grande jusqu’en haut. Les participants sont tous d’accord pour remettre ça l’ année prochaine. Christian me prête son Laguiole, avec mes dents je mange des fines tranches de sauce, voilà t’y pas qu’il me mange mes tranches… je pouvais rien dire c’était son couteau.  Je pars le premier en faisant la bise à mes amis motards. L’ air dégagé fringant et décontracté. Salut les amis. 3 kilomètres plus loin les larmes coulent… la vie devrait être comme ça, on a jamais ni parlé politique ni religion argent ou autre sujet gnagnagna, on partageait juste des bons moment d’amitié, et aucun d’entre nous n’a jamais voulu être plus intelligent que l’autre, un voyage que je suis pas prêt d’oublier. Salut les potes, à l’année prochaine et merci pour tout.

C'était une tranche de bonheur avec Nini (Daniel), Jean-Marie, Christian, Paul et Robert.
Pourvou qué sa douré…..


Rocla

samedi 10 septembre 2011

Le Parc de la Tête d'Or


Datant des années 1850, le Parc de la Tête d’Or est aujourd’hui le parc public principal de l’agglomération de Lyon. La ville est très étendue, la campagne périurbanisée sur de grandes distances, et à part les parcs de la Tête d’Or et de Gerland, elle offre peu d’espaces verts de grande taille, et peu également de petits parcs et squares. 
La ville est également peu arborée, sauf quand on va dans l’Ouest de l’agglomération, pas les plus peuplés. Vous l’aurez compris, la Tête d’Or est « Le » poumon vert par excellence de la deuxième agglomération de France, le plus étendu (plus d’un kilomètre carré), le mieux aménagé et le plus joli probablement. Il est extrêmement varié et convient à tous les types de promeneurs, les amateurs de grandes pelouses, de bois (le centre du parc est une vraie petite forêt), de lacs (un étang ou lac de plus de 15 hectares, avec plusieurs îles, dont une accessible par un souterrain), d’eau (un petit ruisseau artificiel), de roses. 
Le parc comporte aussi de grandes serres, une « savane africaine » qui est un petit zoo, un monument aux morts sur une île, une roseraie, un parc à biches, un vélodrome, plusieurs stands et restaurants, un petit poste de police, des jardins botaniques (un sud américain notamment), un « train » de découverte, et je dois oublier une ou deux choses.
En voici quelques photos, j’en fais parfois quand je vais m’y promener. Evidemment, il y en a des tonnes d’autres de disponibles, sur Google Earth et Google images notamment. J’en profite pour donner le lien de Wiki et du site du parc


Waldgänger


Cliquer sur une image pour l'agrandir et afficher un diaporama.























































































D'autres images

Ayant passé une journée dans le Parc au mois d'août, j'en ai rapporté ces quelques photos qui complèteront l'article de Waldgänger.

P. Renève












































































Photos Waldgänger et Philippe Renève

dimanche 4 septembre 2011

Un travail faussement scientifique sur l'islam


Un site présenté comme le fruit du travail « critique et scientifique » d'universitaires, qui expose une analyse des origines de la religion musulmane, est actuellement promu par d'autres sites parfois peu recommandables. Il nous paraît nécessaire, afin de ne pas se laisser prendre à quelque entreprise partisane déguisée dans un domaine toujours délicat, celui des religions, de procéder à une mise au point sur la valeur des travaux proposés. .

En restant strictement sur le plan de la méthodologie et de la forme, nous relèverons quelques passages particulièrement révélateurs, qui suffisent à enlever tout crédit à ce travail.

« la méthode ne s'embarrassera en aucune façon, étant donné l'urgence de la situation, d'une attitude de respect trop souvent répandue, qui s'apparente à la compromission et que rien ne justifie, sinon la honte et la peur. Il y a des circonstances où le respect, surtout quand il n'est pas réciproque, n'est pas une bonne chose. » Référence
Rien ne dit quelle est cette urgence qui semble justifier que la méthode s'affranchisse de respect. Est-il possible d'étudier un objet, physique ou culturel, sans le respecter, c'est-à-dire sans le considérer comme extérieur à la pensée et aux sentiments de l'auteur, sans en faire un élément neutre de sa réflexion ? Il n'est pas sérieux d'affirmer que le respect du sujet n'est pas une bonne chose dans un travail qui se dit scientifique.

« Nous n'éluderons pas tout ce qui est d'ordinaire dissimulé, comme la dimension violente et totalitaire de la religion musulmane. » Référence
Il s'agit ici d'un jugement moral: sont d'emblée considérées comme violence et totalitarisme, c'est-à-dire des concepts philosophiques et moraux, des conséquences inévitables d'une religion absolutiste qui prime sur tout autre pensée. Ces deux caractères sont en fait inséparables de toutes les religions prétendant détenir une vérité unique et universelle – c'est-à-dire beaucoup d'entre elles.

« On pourra parfois voir poindre l’ironie et le sarcasme, dans les cas où le ridicule les impose presque. » Référence
Qualifier quelque chose de ridicule dans une étude est bien un jugement de valeur: une chose n'est ridicule que par rapport à une ou des cultures, alors que d'autres ne lui trouveront nullement cet aspect. Cette position est tout à l'inverse d'une démarche scientifique.

« le monde musulman se fige dans l’ignorance de soi et de l’autre, dans la certitude de la perfection de sa doctrine et le mépris de l’autre , dans l’obsession machiste de la conquête et de la domination , dans l’inculture de ses masses et la lâcheté de ses élites , dirigée par des clercs obtus et des dirigeants corrompus . »
Il ne peut être soutenu que cette phrase est objective et traduit la réalité de manière neutre et dépassionnée.

« Décidément, les religions ne seront jamais des vecteurs de dialogue, mais plutôt des obstacles, qu’il vaudrait mieux araser. » Référence
Une telle affirmation, qui pose le principe que toute religion est un obstacle au dialogue, est déplacée dans l'étude d'une religion. Cette idée est un postulat de départ alors qu'elle devrait être démontrée pour le sujet de l'étude.

« Là , la cible n’est qu’un amas d’idées , un rassemblement de textes et de traditions séculaires , figées par l’habitude , la passivité et la haîne (sic) , qu’aèrent péniblement des interprétations affligeantes de sottise. et d’obscurantisme. » Référence
La phrase porte clairement des jugements de valeur, dans un langage plus polémique qu'analytique.

« Nous sommes, nous, parfaitement au fait des lois démocratiques et des principes présents dans la Déclaration des Droits de l' Homme et du Citoyen, qui pour le coup doit être considéré comme le seul  texte vraiment de référence. Nous reconnaissons en même temps que ce texte est fondamentalement issu de valeurs considérées comme chrétienne (sic), superficiellement laïcisées et arrachés (sic) aux églises. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est rejeté par nombre d’institutions musulmanes.  Nous nous référons exclusivement à celui-ci , et à la tradition laïque (et même un peu anticléricale , nous le confessons) qui  s’est développée en France et dont nous pouvons être fiers. » Référence
Cette déclaration de principe indique clairement que l'étude se situe dans un cadre idéologique précis. Il ne constitue qu'une pensée politique et morale parmi d'autres, qui est érigée en référence d'un travail prétendu scientifique, donc en rapport exclusif avec le réel, et qui de ce fait ne peut l'être.

Enfin, les auteurs du site affirment avoir reçu des menaces et se résoudre à l'anonymat.
Il se comprend dans ces conditions, mais enlève à l'étude une grande partie de sa valeur: s'il est impossible de connaître les auteurs et donc d'apprécier s'ils sont qualifiés, sérieux et objectifs dans leurs autres travaux, il est impossible de savoir si ce travail est celui de personnes dignes de confiance, ce qui est un critère sine qua non pour juger de sa validité. 

Doté d'un cadre idéologique défini, d'un ton ouvertement polémique, multipliant les jugements de valeur, non signé, ce travail ne peut en aucun cas prétendre être scientifique. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas sérieux, mais ce que nous venons de citer montre que, loin de la neutralité qu'il revendique, il est bel et bien orienté.
Et certainement pas vers La Mecque.